Une Histoire Naturelle des Dragons – Marie Brennan

Hello toustes !

Par une heureuse coïncidence, c’est aujourd’hui la journée internationale Filles et Femmes de Science. Et comme si cela ne suffisait pas, nous sommes également au lendemain du Nouvel An Chinois !

N’est-il pas meilleur moment pour vous parler de ma lecture des « Mémoires, par Lady Trent, tome 1 : Une Histoire Naturelle des Dragons ».

Peut compter pour les défis #P4D2 un récit féministe, #P1D2 avec un élément de folklore régional, #P6D5 un.e personnage qui participe à une fête, #P7D1 un livre qu’on pourrait offrir à ses parents, ou encore #P7D6 un livre ou la nature joue un rôle central Pour ma part, je valide les catégories #P1D2… et #P6D5. Bah oui, ce livre m’a été conseillé par Marie-Eve, et ce fut un coup de cœur pour elle 😉 Et c’est ma lecture 2/421

🌏 Dans « Une Histoire Naturelle des Dragons », premier tome des Mémoires de Lady Trent (qui en compte cinq au total), Marie Brennan nous emmène dans un monde imaginaire emprunt de merveilles et de curiosités, de liberté et de modernité, propre à une époque bien connue des terriens que nous sommes : une époque Victorienne.

👑Oups. Ouais, bon, je ne sais pas si c’est un monde aussi foufou que ça…2

🗒️ Nous voilà donc embarqués dès le premier chapitre dans ce qui semble être une autobiographie d’une vieille dame célèbre dans cet univers : Lady Trent. Nous apprenons bien vite que cette dame est devenue, au fil des ans, une éminente scientifique experte des Dragons.

🐉 Car si les merveilles de ce monde ne se situent pas dans son époque et ses us et coutumes, elles sont bien dans cette vie animale qui n’a ici rien de fantaisiste : Les dragons sont bel et bien présents, même si, dans la partie du monde dans laquelle notre héroïne a vu le jour, ce ne sont que de vulgaires animaux pas plus estimés que des cafards dans nos contrées : les Lucions.

😍 J’en profite déjà pour faire un aparté sur l’édition que j’ai eu entre les mains : celle de l’Atalante <3, éditée en 2016, qui, outre une superbe couverture, offre également quelques illustrations au crayon de dragons, de personnages ou de lieux marquants. Proprement magnifique.

🧒 Nous commençons donc, dans cette première partie, par suivre la prime jeunesse d’Isabelle3, car c’est son prénom. Déjà écrasée par les exigences de ce monde que nous imaginons, elle doit bientôt se battre pour avoir le droit de se consacrer à sa passion naissante. Cachée aux yeux de toustes, elle constitue sa première collection de Lucions4, avant de malheureusement se faire surprendre par ses parents. Mais alors que sa mère est proprement outrée par ses agissements qui n’ont rien à faire dans la vie d’une petite fille modèle de l’époque, elle peut compter sur le soutien discret de son paternel, qui lui permet d’accéder en cachette à sa bibliothèque personnelle, où trône un livre merveilleux à ses yeux :eux: « Une Histoire Naturelle des Dragons ». Oh bah ça alors.

📏 Malheureusement, la petite fille ne pourra continuer à vivre pleinement sa passion : elle devra suivre les préceptes de son époque, devenir une petite fille modèle, que l’on pourra marier à l’aube de son adolescence5. Alors même qu’elle compte oublier tout espoir de pouvoir vivre comme elle l’entend, son père intervient alors pour lui permettre de trouver un mari qui lui permettra malgré tout d’accéder — sous son contrôle ! – à sa bibliothèque, elle-même richement dotée d’ouvrage sur nos animaux suscités.

🔍 Je me permets de revenir une seconde dans notre monde, pour faire le parallèle avec la journée internationale « Filles et Femmes de Science », aujourd’hui 11 février. Car si l’aventure vécue ici par Isabelle Trent est imaginaire, elle se reflète terriblement avec notre monde actuel : Celui ou les filles et femmes sont encore largement sous-représentées dans la Science et la Recherche, malgré la prise de conscience qui semble enfin émerger depuis quelques années. Et de penser quelques secondes au rôle des littératures de l’imaginaire pour mettre en lumière les choses différemment, et peut-être amener à des prises de conscience encore plus efficaces. Bref !

🐲 La rencontre de son futur mari déclenche pour Isabelle le coup de chance6 supplémentaire qui lui permet — non sans mal, luttes, déceptions, coups de chances et calculs plus ou moins foireux — de participer à une expédition d’étude sur les dragons. On y revient !

⛵ Expédition qui pourra rappeler l’imaginaire que nous avons autour de l’expédition de Darwin, à bord du célèbre Beagles7. D’ailleurs, Marie Brennan prend le parti de raconter les aventures d’Isabelle sous la forme d’un compte rendu d’expédition : Mais s’en éloigne un peu lorsque arrivent les éléments perturbateurs qui font faire basculer l’expédition vers un récit d’aventure, riche de coup de théâtre8, de meurtres et de manipulations à grande échelle.

😮 C’est l’une des grandes forces de ce roman, qui parvient à nous emmener en voyage, et à vivre ce sense of wonder que j’imaginais pourtant propre à la science-fiction : On a beau ici être sûr de la fantasy, on s’émerveille de découvrir ces animaux fantastiques, leurs usages, leur vie, leurs particularités : D’ailleurs, je me demande si le qualificatif de « science fantasy » ne serait pas plus adapté à cette bien belle œuvre.

📖 Après nous avoir emmené dans une aventure digne des meilleurs Indiana Jones9, ce premier tome n’oublie évidemment pas de préparer les tomes suivants : Alors que cette première expédition se termine, les découvertes d’Isabelle et de sa troupe plus ou moins heureuse sont publiées… Sous le nom de son mari.

🔍 Bien triste clin d’œil, encore une fois, à l’histoire de notre monde, ou l’on ne compte plus les femmes scientifiques invisibilisées au profit de chercheurs masculins, au point même où ce biais porte un nom : L’effet Matilda, du nom de Matilda Joslyn Gage, première à l’avoir décrit. Et l’on pense à Rosalind Franklin, Grace Hopper, Ada Lovelace, Jocelyn Bell, Vera Rubin, et un nombre effarant de scientifiques, et ce même encore de nos jours.

😍 En bref, il s’agit ici d’un excellent roman, non dénué de messages, mais qui ne s’y limite évidemment pas : Des paysages montagnards majestueux, des dragons aussi dangereux que fascinant, une aventure pleine de rebondissements et de découvertes plus ou moins heureuses, le tout dans un magnifique écrin tel que sait le faire l’Atalante… Ce livre rejoint donc séance tenante la courte liste de mes coups de cœurs de l’année10, alors même que nous n’en sommes qu’au début, et qu’il me reste quatre tomes à découvrir 😉 Merci Marie-Eve !

📖 Le Résumé

« Soyez avertis, cher lecteur : les volumes de cette série contiendront des montagnes gelées, des marais fétides, des étrangers hostiles, des compatriotes hostiles et à l’occasion des membres de ma famille hostiles, de mauvaises décisions, des mésaventures géographiques, des maladies dépourvues d’attrait romantique et une abondance de boue. Vous poursuivrez votre lecture à vos risques et périls. »

Les mémoires de lady Trent, mises en scène par Marie Brennan, racontent la vie et les recherches d’Isabelle Trent, naturaliste mondialement connue et désormais vieille dame, dont l’esprit et le style empreints d’humour s’avèrent sans pitié pour les imbéciles.

Dans ce premier volume, Isabelle, petite fille puis jeune femme, brave les conventions de sa classe et de son temps pour satisfaire sa curiosité scientifique et accompagner son mari lors d’une expédition à la recherche des dragons de Vystranie…

Un livre de facture raffinée, qui s’adresse aux amateurs d’époque victorienne, de fantasy, et n’est pas sans rappeler le travail baigné de naturalisme et d’imaginaire de Pierre Dubois dans La grande encyclopédie des fées.

🗒️ Les Notes de Bas de Page

  1. Avec une lecture par mois, je pense que je suis bien parti pour le défi ! ↩︎
  2. Ou alors sauf si vous êtes un.e fieffé rétrograde. Et je me demande bien ce que vous foutez là ! ↩︎
  3. Dont on ne connaitra pas la couleur des yeux. ↩︎
  4. À ne pas confondre avec une collection de Luciens. Et là, j’aurais bien fait une vanne en mettant des luciens célèbres, mais je n’en connais pas. C’est donc une blague ratée. Mais dans quel monde je ne fais que des blagues réussies, je vous le demande. ↩︎
  5. Tu es un « cinéaste » de 77 ans ? Si cette phrase te parle, n’hésite pas à aller crever. ↩︎
  6. Ouais alors vu les merdes qu’elle affronte dans sa life, pas sûr que ce soit le bon terme. ↩︎
  7. BeaGles. On parle de bateau. Pas de sous-marin jaune. ↩︎
  8. Ciel !!! Mon Dragon ! ↩︎
  9. Sans fouet, dommage. ↩︎
  10. Sur lequel je n’ai pas (encore) écrit : Mais allez donc écouter le dernier podcast de IaiaMuss « Pas de Panique Prend un Livre ». ↩︎

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *