Sovok – Cédric Ferrand

Salut toustes !

Dernière lecture du mois de Juin (mais pas dernier avis ! j’en ai encore trois/quatre autres derrière…), laissez moi vous conter une lecture pas du tout de saison (1), celle de “Sovok”, de Cédric Ferrand, paru aux moutons électriques en 2015 (puis en poche dans la collection Hélios, en 2020). (Catégorie #m3c6, même si c’est plutôt la fin d’un monde que la fin du monde…)

Pourquoi pas de saison ? Parce que dans ce bouquin, c’est l’hiver, pardi ! (2)

 “Mon Dieu, mais qu’est ce que c’est ?”

 Comme expliqué dès la première page (3), Sovok est un adjectif russe (4) désignant les individus et les idées imprégnées d’une réminiscence nostalgique de l’ex-URSS. Non, ne fuyez pas tout de suite, ce n’est pas une célébration du régime russe actuel, rien à voir. Non, nous sommes ici plutôt dans un genre d’uchronie, mais dans un futur relativement proche: les voitures (et les ambulances) volent, et le transhumanisme a le vent en poupe !

 Nous sommes embarqués dans une Russie qui s’effondre, en proie à une terrible crise économique et politique. Dans ce contexte, nous suivons Méhoudar, un birobidjanais (ça existe !), qui répond à une annonce d’une société privée d’ambulance Russe et embarque dans un équipage déjà constitué. Société privée également dans la tourmente, car talonnée par une nouvelle société privée d’ambulance européenne qui compte bien ravir le marché grâce à sa technologie de pointe…

 Mon avis

👓 Sovok, c’est d’abord une exploration: Celle de la vie des gens, qui continuent à vivre malgré l’effondrement des services publics et de la politique. On y découvre également tout plein de dérives sociétales (le papa qui drogue son enfant pour gagner au hockey, le notable en panique (5) parce que sa super prothèse ne lui permet pas de s’amuser dans sa relation tarifée…) ou encore tout le système de corruption qui se met en place pour pallier aux manquement des services publics (Place dans les hôpitaux, intervention des pompiers, que sais-je encore…)

🏛️ Au delà de la fiction, on pourra y trouver une critique de nos institutions et de leurs faiblesses, quand les fonds viennent à manquer… Et de faire douloureusement le parallèle avec notre système de santé… Mais bref, je m’égare, et je ne suis pas là pour lancer les débats (6) ici même.

➖Alors, certes, on pourra trouver certaines limites quant à l’attachement que l’on ressent envers les personnages, tout relatifs, où encore la clôture ma foi assez expéditives de certains arcs narratifs qui nous laissent avec une petite frustration… Mais était-ce là une volonté de l’auteur ?

💖 C’est donc une lecture sympathique et divertissante, non exempte de messages et de réflexions, notamment avec cette fin qui m’aura beaucoup plu… Mais je n’en dis pas plus, au risque de spoiler.

(Et merci à Iaia Muss pour la découverte, encore une fois 😉 )

Notes (désolé…)

(1) je prépare une excellente vanne sur une de mes lectures du mois, coucou Josépha Juillet !

(2) ainsi que les autres jours de la semaine.

(3) c’est comme les vannes: titre expliqué, titre annulé. Démerdez vous maintenant.

(4) no shit, Sherlock.

(5) précisément.

(6) non, pas de pizza à l’ananas non plus.

 Résumé

Moscou, dans un futur en retard sur le nôtre. Manya et Vinkenti sont deux urgentistes de nuit qui circulent à bord de leur ambulance volante de classe Jigouli. La Russie a subi un brusque infarctus politique, entraînant le pays tout entier dans une lente agonie économique et une mort clinique quasi certaine. Le duo d’ambulanciers est donc le témoin privilégié de la dégradation des conditions de vie des Russes.

Surtout que leurs propres emplois sont menacés par une compagnie européenne qui s’implante à Moscou sans vergogne. Et puis un soir, on leur attribue un stagiaire, Méhoudar, qui n’est même pas vraiment russe, selon leurs standards. Ils vont quand même devoir lui apprendre les ficelles du métier. Après la cité médiévale déliquescente de Wastburg, Cédric Ferrand revient avec une surprenante fiction qui allie la force de l’uchronie et le choc du rétro-futurisme avec le suspense du roman noir, pour une intrigue au rythme crescendo.

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