La Source du Pranium tome 1 – Le Carnet d’Anatole K. – Karis Demos

Bonjour à toustes,

Fut un temps, j’appartenais à un seul groupe Facebook orienté Science-fiction. Le bien dénommé « Fan de SF ». Alors que je préparais ma venue aux Utopiales, certain.e.s membres dudit groupe proposaient alors de nous rencontrer au détour d’un café, ou d’une bière, au bien célèbre bar de Madame Spock. (les vrai.e.s savent).

J’y rencontrais à cette occasion une bien fort sympathique personne, dénommée, ô, étonnement, vu le texte que vous êtes en train de lire… Karis Demos1.

Il me parlait alors du bouquin qu’il avait sorti en auto-édition, La Source du Pranium, tome 1, sous-titré « le carnet d’Anatole K ». Hypé2 par la description qu’il m’en faisait, je lui promettais alors de me procurer son bouquin (chose faite rapidement), puis de lui faire un retour !

… C’était il y a deux ans.

Oui, bon, désolé, qui ne perd pas des bouquins dans sa pile à lire me jette le premier marque page OKAY3 ?

📖 Le bouquin

📖 Alors qu’est-ce que ça raconte, ce Carnet d’Anatole K ?

📖 Eh bien, mise en abyme sympathique de la part d’un auteur que je qualifierai de grand voyageur (deux tours du monde dont un en famille, excusez du rail4), notre ami ci-présent Anatole raconte le voyage d’un Breton d’une vingtaine d’années, coincé pour sept jours dans le transsibérien, avec un « ami » russe qui ne semble pas forcément de bonne compagnie. Car, voyez-vous, Anatole cherche à rejoindre sa sœur, Emma5.

📖 Bon, jusque-là, on a comme une impression d’être sur France 5 un samedi soir. Eh bien, détrompez-vous ! Car le monde dans lequel évolue notre camarade Anatole, c’est le nôtre, certes, mais en 2029. Et en 2029, figurez-vous que ça sent un peu du popotin : En plus des diverses montées des eaux, se produisent des catastrophes étranges, dites ZAF, pour Zones d’Anoxie Fulgurante. Vous êtes là, peinard chez vous, et PAF ! il n’y a plus d’oxygène dans l’air. Vous vous étouffez tel un type arrivé accidentellement à la présidence d’un grand pays, avalant de travers et tout aussi accidentellement un bretzel facétieux6. Et puis, cerise sur le gâteau, c’est l’occasion de voir arriver une infection dite « Botulisme H » qui finit par achever les survivants7.

📖 Bref, ce n’est pas trop trop rigolo8.

📖 Karis imagine alors, sur la base de ce monde fort désœuvré, l’émergence d’une organisation, dénommée La Fondation Géosophique9, qui regroupe femmes et hommes d’affaires, quelques politiques, des scientifiques et foultitude d’autres personnes à travers le monde : L’objectif est ici de promouvoir autre chose, un modèle qui pourrait permettre à toustes de vivre de manière soutenable, que ce soit environnementalement, socialement, économiquement, etc, etc. Et ce, notamment via un biais assez étonnant : le monde du rêve !

📖 Organisation sulfureuse, dont on pourra parfois douter d’un caractère sectaire, la Fondation Géosophique10 entretient un lien particulier avec Emma, la sœur d’Anatole : Il semblerait bien qu’un de leurs activistes soit à l’origine de l’agression dudit Anatole, sept ans plus tôt, et de la disparition d’Emma, introuvable depuis tout ce temps.11

📖 C’est dans ce contexte qu’Anatole, en chemin pour tenter de retrouver sa sœur, décide de rédiger un carnet : à destination de cette sœur. Son objectif : lui expliquer ces sept dernières années passées loin d’elle, et surtout, les aventures qui l’auront jeté sur les rails, pour enfin tenter des retrouvailles tant désirées.

🤩 Mon avis

⚒️ Première chose que je retiens, et qui m’a vraiment marqué, c’est le travail de fou qu’a abattu Karis pour nous présenter un univers crédible, à partir de ces catastrophes imaginaires. À travers les écrits de son personnage, Anatole, mais aussi via de nombreux inserts, entre chaque chapitre : On y retrouve des coupures de presse fictive, des faits divers, des actualités, des témoignages, ou des extraits et citations de livres fictifs ou imaginaires.

🧩 Le pendant de ce travail, qu’il faut bien rendre, d’une manière ou d’une autre, c’est qu’il nécessite une importante mise en place : Je pense avoir dû atteindre la moitié du roman pour considérer que ça y est, j’avais la vision à peu près globale de l’univers. Autre effet de bord de l’exercice, on pourra parfois trouver Anatole excessivement explicatif, quelle mémoire étonnante ! … ce qui trouvera une explication au cours du récit 😉

🤓 L’auteur imagine également foultitude de nouvelles technologies, dans la lancée de ce que nous connaissons déjà : Réseaux sociaux de type metaverse, objets hyper-connectés (notamment des e-monocles bien pensés, réminiscence des Google Glass lancées surement trop tôt).

😵‍💫 Et le Pranium, me direz-vous ? Présenté d’abord comme une substance psychotrope permettant de faciliter l’accès au rêve, il sera utilisé rapidement comme un moyen, pour la Fondation Géosophique, d’organiser des séances collectives (plus ou moins volontaires) dites de « prénaissances », vendues comme moyen révolutionnaire de « sauver la planète » en élevant la conscience de tout un chacun…

👼Karis Demos prend donc le parti d’un tournant spirituel, en réponse aux terribles changements induits par les bouleversements climatiques. Et j’ai trouvé ça assez habile ! Car c’est déjà un changement que l’on observe petit à petit dans nos sociétés, et que j’observe à mon humble niveau dans le monde professionnel : À l’heure où chacun.e cherche le sens de son travail, ne se contentant plus d’un fort classique métro/boulot/dodo, ou l’on parle désormais plus de valeurs que d’ambitions… Tout cela ancre encore ce récit dans les possibles que j’imagine s’ouvrir à nous, dans un futur plus ou moins proche.

🌐 Et puis, passé cette mise en place certes assez conséquente, nous découvrons petit à petit, comme Anatole, les enjeux et les machinations autour de ce monde qui se cherche : Loin d’un monde de gentils contre les méchants, les protagonistes ont ici des motivations logiques et crédibles : Quand certains rêvent d’une liberté promise par les mondes oniriques, d’autres y voient de la manipulation de masse et l’émergence de régimes totalitaires.

🤩 C’est donc une excellente lecture, un monde original et dense, avec des problématiques riches, et non dénué d’explorations, de sense of wonder, de suspens et de péripéties dans sa deuxième moitié. Et puis, cerise sur le gâteau, l’écriture de Karis Demos est fluide et agréable : On pourra peut-être y trouver quelques tics d’écriture (beaucoup de points d’exclamation dans les dialogues notamment), mais tout cela s’efface bien vite quand, une fois tourné la dernière page, on comprend l’immensité de l’aventure dans laquelle nous avons été entrainé.e.s.

⌛ J’ai profité d’une dédicace du nouveau roman de Karis, pour lui récupérer le tome 2 de la Source du Pranium: J’essaierai, ce coup-ci, de le lire avant 2026 😉

📖 Résumé Officiel

« 2029.
Des catastrophes naturelles inédites ont détérioré l’état de la planète et provoqué des mouvements migratoires chaotiques. En remède à ces bouleversements, la Fondation Géosophique propose à ses initiés d’atteindre un équilibre spirituel et écologique grâce au pranium, une mystérieuse plante violette porteuse de révélations oniriques.
Anatole, lui, y voit l’opportunité de retrouver sa sœur, enlevée huit ans plus tôt. Très vite, ses recherches vont l’entraîner dans une quête qui le dépasse, celle de la Source du Pranium et des secrets que cet organisme végétal renferme…
Si la sagesse ne parvient pas à sauver l’humanité, peut-être nos rêves le pourront-ils ?
« 

🗒️ Notes de bas de page

  1. c’est mon petit côté imprévisible, un peu foufou. ↩︎
  2. Comme disent les jeunes de 42 ans et plus. ↩︎
  3. Vous n’êtes pas, vous non plus, venu.e.s ici pour souffrir. ↩︎
  4. c’est comme « excusez du pneu », mais en train : c’est moins polluant. ↩︎
  5. Vous l’avez, vous aussi, cette référence musicale bretonne des années 2000 ? ↩︎
  6. George, si tu nous écoutes… Tu as déjà tenté 4 petits LU en moins d’une minute ? ↩︎
  7. Oui parce que les autres sont déjà mort.e.s. Vous suivez un peu ?! ↩︎
  8. Vincent mis l’âne dans un pré et s’en vint dans l’autre. Combien cela fait-il de pattes et d’oreilles ? ↩︎
  9. Un parallèle avec l’anthroposophie, mais ici, sans inventer de cahier des charges où il faut tourner le fumier 14 fois dans le sens contra horaire les soirs de pleine lune, rousse les mois en R au moment où l’on atteint le point de rosée lorsqu’on prononce une incantation étrange, tout ça pour vous vendre un pinard très cher aux qualités gustatives douteuses d’autant plus que l’alcool ce n’est pas bon. Non. ↩︎
  10. Rien à voir non plus avec la Fondation Phénix. ↩︎
  11. « Putain, sept ans », comme on faisait dire à l’autre clown dans un célèbre programme télévisé de marionnettes politico-humoristiques. Je suis vieux. Vous aussi. Si. Que ce soit maintenant ou très bientôt. ↩︎

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