Utopiales 2025 – Interview de David Bry

Bonjour à toustes !

Allez, continuons sur l’avant-dernière interview des Utopiales 2025. Cette fois, c’est David Bry qui s’est collé à l’exercice.

C’était un moment formidable, je ne vous le cache pas. David est passionnant à écouter autant qu’à lire ! Nous y parlons de ses romans (notamment d’Échos Stellaires, récemment paru chez Fleuve Editions), ou encore de Que Passe L’Hiver, de La Princesse au Visage de Nuit et du Chant des Géants, dont vous trouverez mes chroniques en lien 🙂

Nous abordons également son rapport à la lecture, à l’écriture pour la jeunesse, et à ce qui le fait vibrer en tant qu’auteur…

Je vous dis, tout ça est passionnant !

Allez, je renouvelle l’exercice et vous propose aussi d’écouter l’audio original. Je vous préviens, je m’y trouve assez peu à l’aise dans mes questionnements, mais j’y travaille ! 🙂

David, merci de m’avoir accordé la chance de faire cette petite interview ensemble.

Merci à toi.

Entrons dans le vif du sujet ! David, tu es pour moi un des plus grands conteurs d’histoires. 

Je me rappelle notamment du début du Chant des géants, où nous sommes assis dans une auberge, au coin du feu, en compagnie de ton personnage… 

De la même manière, dans la Princesse au Visage de nuit où immédiatement, on est dans une histoire prenante : en quelques pages, on sait que l’on a envie d’aller au bout de l’histoire, happés que nous le sommes par le récit…

Qu’est-ce qui t’a amené à développer ce talent pour nous conter des histoires ?

J’adore les histoires.  Je suis un lecteur avant tout. Je suis vraiment convaincu que tout ce que je fais dans l’écriture, c’est parce que j’adore lire. J’ai toujours adoré lire. C’est vraiment une activité qui m’a porté…

Je fais souvent des rencontres avec des gamins. Quand je suis invité dans des écoles, dans des collèges, dans des lycées. Je leur dis souvent cette même chose qui me semble fondamentale dans la lecture. C’est que, dans la vraie vie, le monde s’arrête à nos portes, et à celles de nos amis. On ignore ce qu’il y a derrière. Avec la lecture, ce qui est fantastique, c’est qu’aucune limite n’existe. Le monde ne s’arrête pas. On peut découvrir d’autres pays, d’autres mondes, surtout d’autres personnes. On peut vivre mille vies.

Je trouve cette liberté fondamentale : parce que la vie nous enferme. Parce qu’on est dans des environnements fermés… Ce qui est normal. Mais, cette infinité de fenêtres ouvertes sur tous les mondes possibles, sur tout ce que l’on peut faire nous-mêmes, c’est vraiment, vraiment fantastique. 

C’est quelque chose qui m’a beaucoup touché, même si, évidemment, je ne le formulais pas de cette façon, même si j’avais ce besoin d’évasion. J’ai tellement bouffé de livres que je crois qu’on apprend beaucoup, voire majoritairement, à écrire en lisant.

J’ai toujours lu, et je lis encore énormément.  On ne lit jamais assez. Je trouve que je ne lis pas assez. Je lis quotidiennement, mais ce n’est pas encore suffisant. Cet apprentissage de l’écriture se fait au travers de la lecture.

Ensuite, il y a un travail à chaque roman. C’est une sorte de pierre sur un chemin, ou une marche d’un long escalier, qui nous permet d’apprendre à écrire, parce que je crois qu’on n’a jamais fini d’apprendre. Le but, justement, c’est qu’au-delà des histoires qu’on a envie de raconter, c’est de les raconter le mieux possible.

Si j’y arrive un peu avec mes romans, je suis ravi. J’y travaille beaucoup. C’est passionnant. J’y porte une vraie attention.

Il y a ce côté recherche de possibles, de liberté, d’ouverture sur le monde… 

Je te lis parfois en fantastique, en science-fiction — on en parlera avec Échos Stellaires — et beaucoup en fantasy : est-ce que c’est cette recherche, cette expression de liberté, qui t’amène à naviguer entre les genres, les styles ?

Complètement. Il y a de ça. Ce que je trouve fascinant… 

Je trouve tout fascinant, je fais un métier merveilleux et dont je rêvais depuis tout petit : c’était vraiment un rêve de gamin. 

Ce que qui me fascine, donc, c’est qu’en changeant d’histoire, on doit changer de style. 

Échos Stellaires, c’est un roman d’aventures qui se passe dans l’espace. C’est du space-opera. Mais c’est d’abord un roman d’aventures.

Évidemment, on y trouve ce que j’aime, de la mélancolie, l’amour, etc. Mais, même si l’idée de départ, ce qui allait faire tout l’arc des personnages, était orientée sur les sentiments, je voulais un roman d’aventures.

On n’écrit pas ce type de roman comme on écrit une tragédie – comme Le Chant des Géants –, comme on écrit une sorte de huis clos, enneigé et mélancolique — avec Que passe l’Hiver — ; ça ne s’écrit bien sûr pas pareil. C’est donc hyper intéressant.

L’histoire doit être accompagnée par la bonne manière de l’écrire. Je prends souvent l’exemple de la musique. Je trouve que l’écriture et la lecture sont très proches de la musique. Une chanson triste, ça se chante différemment qu’une chanson qui va donner de l’énergie. C’est exactement la même chose pour l’écriture.

Si on revient au fait de changer de genre, de passer de la fantasy au fantastique et à la SF, ça vient de plusieurs raisons. La première, c’est que moi, j’ai très peur de m’ennuyer. J’ai encore plus peur d’ennuyer les gens. J’aurais pu faire 20 Que passe l’hiver, mais je me serais profondément ennuyé. 

Le fait de changer, ça me force à réfléchir à ce que j’écris.

Ce que je constate chez les auteurs que j’aime beaucoup, c’est que je vais dans leurs différents romans chercher certes des histoires différentes, mais je vais toujours chercher la même chose. Je prends souvent l’exemple de Laurent Gaudé, un auteur français de littérature générale que j’apprécie vraiment beaucoup. J’ai lu beaucoup de romans de lui, en commençant par La mort du roi Tsongor, qui a été une claque pour moi.

C’est cette mélancolie qu’il y a chez Laurent Gaudé, je la retrouve dans tous ses romans : c’est elle que je cherche. Mais, je n’ai pas envie de lire 20 fois La mort du roi Tsongor. J’ai envie de lire d’autres histoires.

Je veux retrouver ce petit truc qui me touche et qui m’accroche, et lire d’autres histoires de lui. Je crois que c’est un passage que j’essaie de faire. Même si ne suis certainement pas Laurent Gaudé, loin de là.

J’ai cette peur de réécrire la même chose : donc je cherche une autre manière d’écrire, un autre univers dans lequel écrire mes histoires.

Ensuite, j’y pensais ces jours-ci. On a tous, quand on écrit, un gros syndrome de l’imposteur. Parfois, je me demande si je ne veux pas me saboter moi-même, en me cherchant jusqu’où je peux aller. Est-ce que je suis vraiment écrivain ? Est-ce que je sais réellement écrire ? Est-ce que je vais être capable de faire de la SF ?

Il y a plusieurs de mes romans dont l’écriture m’a fait très peur. Je crois que celui-là, c’est peut-être celui qui m’a fait le plus peur au début. Il a été suivi d’un plaisir d’écriture incroyable, c’était un plaisir fou. Mais, les premiers chapitres étaient très effrayants. Je me suis demandé si j’allais y arriver ?

Je n’ai eu ma réponse que tout récemment.

Mon éditrice et moi étions contents de ce que j’avais fait. J’étais satisfait du travail que j’ai fait. Mon éditrice, Charlotte Vopler, a été super. Mais c’est notre vision à nous. Évidemment, elle est complètement biaisée, enfermée.

L’avis qui compte, c’est celui des lecteurs. Il y a toujours beaucoup de stress avant la sortie. Ce que j’ai remarqué, sur mes romans, c’est qu’en général, j’arrive à synthétiser l’avis global du roman à partir de  10 ou 15 avis de lecteurs sur Internet, ou les libraires, ou les lecteurs et lectrices que je croise.

Là, je sais qu’il touche beaucoup de monde. Pas tout le monde, bien sûr, car je crois qu’on ne doit jamais plaire à tous. Sinon, c’est fadasse. Mais, je crois que j’ai réussi à emporter des gens. 

Pour le coup, c’est la plus belle des récompenses. Même si j’ai besoin d’en vivre, ce ne sont pas les ventes qui m’attirent, sinon, je n’aurais pas fait de la SF. 

Ce qui m’importe, c’est de toucher les gens et de les emporter. Ça, c’est fantastique.

Ça fonctionne très bien !

Tu parlais de retrouver chez les auteurs et autrices les petites marques qu’on vient chercher dans leurs romans.

Une des choses qui me marquent dans ton écriture, et que je viens chercher, ce sont ces personnages qui sont hyper attachants, hyper travaillés, qui ont leurs failles, qui ont leurs limites. Dans le même temps, cette capacité que tu as, à les maltraiter, à leur faire vivre des expériences difficiles. On a le cas, ici, avec Noam, dans “Échos Stellaires”, qui fait preuve d’un comportement d’autodestruction.

Pour un auteur, est-ce que ce n’est pas un crève-cœur, quelque part, de construire des personnages si attachants, et de leur faire traverser des aventures difficiles ?

Si, évidemment que c’est un crève-cœur, mais c’est marrant, parce que c’est une bonne question. C’est drôle — je rigole tout seul — parce qu’un personnage, un super-héros pour qui tout va bien, ça me fait chier ! Je m’ennuierai à l’écrire.

J’ai besoin qu’un personnage me touche. C’est pour ça que je raconte leur histoire, c’est que je les trouve profondément touchants.

Noam, il est complètement autodestructeur, il a une blessure terrible, et c’est ça qui me donne envie de raconter son histoire. Comme je le disais tout à l’heure, ce que j’essaie de faire, c’est de toucher les gens et de les emporter. Ces gens-là, ces personnages-là, qui ont des blessures, et qui luttent contre, et qui tentent de faire avec, je trouve ça déjà éminemment courageux et éminemment touchant. C’est ce que j’ai envie de raconter. 

Le feel-good, ça fait du bien. Je n’en lis pas spécialement, mais je trouve ça super, et c’est nécessaire. Mais, ce n’est pas là où j’ai envie de m’exprimer, et ce n’est pas ça que je souhaite raconter. 

Ce que j’aime, ce sont ces personnages qui luttent contre eux, qui luttent contre les autres, qui ont des failles, parce que je crois qu’en fait, on a tous des failles, petites ou grandes, et qu’elles sont touchantes. C’est génial de voir des personnages qui nous ressemblent dans les histoires

On n’est pas tous des super-héros, on n’est pas tous héros d’un roman de feel-good pour qui tout se passe bien.

Effectivement, comme lecteur, je trouve ça fascinant de savoir qu’on va avoir des émotions. On va potentiellement avoir des petites larmes, des chocs, des « Oh mon Dieu, qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi ce personnage l’aimait tant ? », une chose que je retrouve aussi chez mon amie Josépha Juillet…

Tu écris également beaucoup de jeunesse. Est-ce que ce n’est pas plus difficile d’aborder ce côté “personnages qui souffrent” ? Comment ça s’aborde ? Est-ce que c’est différent ?

Oui, je trouve ça différent. Il existe des auteurs et des autrices qui maintiennent cette noirceur dans leurs romans jeunesse.

Évidemment, en jeunesse, il ne faut pas être tout noir, mais cette noirceur existe. Je l’atténue beaucoup, parce que je suis un papa poule, et parce qu’autant je n’hésite pas à secouer les adultes, autant les enfants, je suis bien plus attentif ! 

Il y a de la mélancolie dans mes romans. Mais, il y a aussi autre chose. Il y a quasiment toujours de l’amitié, l’existence des liens très forts. C’est surtout ça que je mets en évidence dans mes romans jeunesse. J’y parle beaucoup d’amitié, de quête, de merveilleux… Merveilleux se retrouve aussi dans tous mes romans.

Alors quand c’est de la petite jeunesse, comme le Clan du Chaudron destiné aux  7-9 ans, on se dispute un peu, mais c’est l’occasion pour moi de montrer le vivre ensemble, et qu’on peut se disputer avec ses amis, ce n’est pas grave. Dans Les Héritiers de Brisaine, pour les 9-12 ans, je commence à tuer des personnages !

J’ai sorti là récemment, toujours chez Nathan, deux romans, qui sont indépendants, mais qui partagent le même univers, qui s’appellent Le Sorcier de Mondebrume et Le Complot des Dragons.

C’est du 10-11, et puis ado et adulte, mais ça reste de la jeunesse. Les personnages y ont des failles. Il y a quatre personnages, un prince, une gardienne de chèvres, une princesse à la peau brune et un garçon d’auberge. 

Le prince a perdu sa mère, et il en est très triste. Il y a des moments où j’en avais les larmes aux yeux en écrivant certains passages dans lesquels ce prince — que je trouve très touchant — essaye d’être courageux, de ne pas faillir… Mais, évidemment qu’il est faillible, et qu’il a besoin des autres. Et je trouve ça très chouette. 

Siba, qui est cette jeune princesse à la peau brune délaissée par ses parents, qui sont des grands dignitaires de son royaume, elle aussi a ses failles. Elina, qui garde les chèvres, et veut juste découvrir le monde, et qui est la plus solide des quatre. Et Fifrelin, qui est un garçon d’auberge abandonné, qui rêve de grandeur, qui peine à trouver sa place, qui est par ailleurs très lumineux… Eux ont déjà leurs failles.

Mais, en effet, elles sont moins profondes et moins tristes que celles de mes personnages adultes, parce que je n’ose pas, et je crois que ce n’est pas ce qu’il faut que je fasse. Je n’ose pas trop secouer la jeunesse, même si dans d’autres romans jeunesse, les enfants sont toujours secoués de manière bienveillante par les auteurs et les autrices, mais ça, moi, je n’ose pas.

Oui, bien sûr, c’est complètement compréhensible, notamment, comme tu le dis, en tant que papa poule ! 

J’en reviens à Échos Stellaires, ton premier space-opéra. Tu peux nous en dire plus ? Comment tu as eu l’idée ?

C’est une éditrice qui est venue me chercher, même si  ce n’est pas avec elle que j’ai fait ce roman, pour beaucoup de raisons. Elle m’a dit : “David, ce serait génial que tu fasses un space-opera avec moi.” J’ai quand même une sorte de réflexe un peu pourri, du genre : “Tu n’es pas cap’ !”, “Mais si, je suis cap’ !”. Alors… OK !

J’aime bien cette idée. De ne jamais s’interdire quoi que ce soit, de se dire : ok, c’est possible. Je trouve ça très énergisant, et… C’est toujours cette même idée de ne pas rester dans sa zone de confort. “Moi, de la SF ? OK, on y va !”.

Sauf qu’après, j’ai vraiment eu la trouille. C’est sympa de dire : « ok, je fais un saut à l’élastique », mais quand on est en haut du pont avec les attaches autour de la taille, on se dit : « Oh mon Dieu, pourquoi j’ai dit oui ? »

Voilà pour l’idée d’origine.

Ensuite, j’ai évidemment beaucoup cherché ce que j’allais raconter, j’ai beaucoup réfléchi, et c’est ça que j’ai trouvé très chouette dans ce choix. 

Je me suis dit : “OK, je fais quelque chose de différent, la SF, ça sera forcément différent, mais est-ce que je ne risque pas de trahir l’écrivain que je suis ? Est-ce que je ne risque pas de perdre mes lecteurs ?”

Sans que ça soit la seule motivation, il faut être très attentif à perdre ses lecteurs. Je crois qu’il faut qu’on ait un respect envers nos lecteurs, sans que ce soit une sorte d’esclavage, ou de raison de faire quelque chose de très tiède. 

Une fois de plus, je ne vais pas écrire 20 fois Que Passe l’Hiver, parce que même s’il y a des gens qui ont aimé Le Chant des Géants ou La Princesse au visage de Nuit, notre travail, c’est de faire aussi autre chose. 

Je parlais tout à l’heure de Laurent Gaudé et de cette mélancolie que j’adore retrouver dans ses romans : il ne fallait pas que je perde ce qui faisait que les gens appréciaient mes histoires.

C’est pour ça que j’estimais ça hyper intéressant : j’ai énormément dû réfléchir. Même si je savais déjà ce que j’aimais écrire. Vraiment, ce qui m’a fait comprendre que j’étais sur la bonne voie, c’est quand j’ai imaginé les chronons qui sont les particules au centre de toute l’histoire dans ce monde. Même s’ils sont une partie du décor, mais pas uniquement.

Les chronons servent au voyage dans l’espace. C’est peu développé dans le roman, c’est la partie décor. Mais, l’idée fondamentale qui traverse tout le roman, c’est d’imaginer que ces particules, sur la planète sur laquelle elles sont collectées, forment des sortes d’aurores boréales dans le ciel, dans lesquelles on voit ses souvenirs. Sauf que si on les regarde, on est irradié et on meurt à petit feu. 

Cette idée m’a transporté immédiatement. J’ai trouvé ça tellement beau, tellement touchant, mais c’est tellement ce que j’aime raconter, ce truc très doux, amer, triste, mais réconfortant à la fois.

Avec cette idée, j’ai su que j’avais trouvé le truc qui allait faire que je ne me trahirais pas et que j’allais avoir envie profondément d’arriver au bout de cette histoire. Voilà comment je suis arrivé au tout début d’Échos Stellaires et comment j’ai construit toute cette histoire autour des chronons. 

J’ai une fascination pour le merveilleux dans toutes ses formes. Le merveilleux, c’est la magie, ce sont les forêts, c’est la montagne, c’est le brouillard, ce sont toutes ces choses-là. Mais, c’est aussi l’espace. J’ai toujours été émerveillé par l’espace. Les nébuleuses, je trouve ça fantastique. Il y a une sorte d’infinité, d’immensité qui est fascinante. Avec ces chronons, avec ce merveilleux de l’espace, je me suis dit que j’avais envie de raconter une histoire d’amour qui allait défier l’espace et le temps.

C’est évidemment un peu plus compliqué que ça, mais cette idée m’a quand même conduit tout au long de ce roman. 

Enfin, je voulais faire un roman d’aventure parce que l’idée, c’est de faire du space-opera, quelque chose de très rythmé qui allait une fois de plus, autant en termes de style que de rythme, être différent de mes romans précédents tout en relevant le défi, en me disant que ça allait être chouette d’essayer. Avec, au début, cette question : “Est-ce que je vais y parvenir ?”

Tout en me disant que si je prenais un plaisir fou dans cette histoire, il y a des chances que certains lecteurs éprouvent aussi du plaisir à la lire.

On retrouve effectivement ta patte dans cette histoire, qui est celle de Noam. Je ne peux pas trop en dire, forcément, mais c’est une histoire très touchante, qui aborde des thèmes très intimes, très personnels. Le tout dans un très beau cadre.

Concernant la création de l’univers, tu avais en tête des références à y amener ? Du Star Wars, du Star Trek peut-être ?

Du Star Wars, oui. Cela vient d’une de mes éditrices, Charlotte Volper qui m’a accompagné dans tout le travail éditorial. Puis, la directrice de Fleuve, Julie Cartier, qui m’a proposé de rejoindre Fleuve et qui avait lu le manuscrit qu’elle avait adoré. Elle a eu une phrase que je trouve assez vraie : elle parlait de ce roman comme une histoire d’amour entre Dune – à travers la planète – et Star Wars. Il y a vraiment ça. 

À propos de planète, j’aime bien aussi changer. On discutait de changer de style, changer d’histoire, mais aussi de changer d’endroit. Le Chant des Géants qui se passe sur une île, Que Passe l’Hiver en forêt et la montagne sous la neige. Pour la Princesse au Visage de Nuit, là, c’est la forêt et son village, Le Garçon et la Ville qui ne Souriait Plus, c’est la ville. 

Là, je suis parti dans le désert parce que je voulais respirer. Alors, j’ai changé d’endroit.

Évidemment, un désert en space-opera, on pense forcément à Dune, mais la comparaison s’arrête là. Je suis loin d’être Franck Herbert !

Pour en revenir aux références, c’est surtout du Star Wars. Je voulais un roman d’aventure et pour ma part, le roman d’aventures en space-opera, la référence, c’est bien sûr Star Wars. Après, l’idée, c’est de faire quelque chose de rythmé qui me fasse les mêmes effets de bataille, de baston que Star Wars.

Alors, il y a moins de… Il y a des batailles spatiales parce que je voulais une bataille spatiale. Mais, après, le reste, c’est essentiellement Star Wars.

C’est cool ! On le ressent notamment au tout début, avec ces deux entités qui s’affrontent, cette rébellion contre cet ordre établi. On voit également poindre des parallèles avec notre monde capitaliste.

… Qui sont évidemment voulus ! 

On en parlait encore hier en conférence aux Utopiales, mais bien sûr, que ce soit de la science-fiction, de la fantasy ou autre, nous ne faisons que parler de l’époque actuelle !

Cette opposition entre deux camps, c’est ce que je ressens et ce que je pense sur le monde d’aujourd’hui, avec certains qui possèdent de manière immense et qui exploitent. 

C’est complètement une allégorie de tout ça.

Tu as d’autres projets en cours ? Es-tu déjà reparti sur de nouveaux univers, sur de nouveaux mondes ?

Oui, je suis un peu un drogué du boulot. Un drogué de l’écriture. Quand je termine un roman, le lendemain, j’en commence un autre.

Je ne me repose pas… Ce qui ne me dérange pas ! Enfin, je prends un peu de repos, pour être avec mes enfants, sinon je pense que je passerai un mauvais quart d’heure !

Je suis sur plusieurs projets : j’ai écrit deux tomes d’une toute petite série jeunesse, un peu comme Le Clan du Chaudron. C’est assez court, ça sortira l’an prochain. C’est plus du fantastique : deux petits héros dans leur école qui vont aller chasser des monstres parce que leurs copains sont embêtés par les monstres.

C’est encore une chouette histoire d’amitié, mais avec des monstres. Je laisserai Nathan dévoiler le travail de l’illustratrice, qui a fait un travail incroyable, dont je suis fan, et qui rajoute vraiment quelque chose à l’histoire. Je trouve ça incroyable ! 

J’ai encore un autre petit texte, toujours en jeunesse, avant de passer à autre chose, qui va sortir chez Rageot. Une chouette histoire de merveilleux, pour les lecteurs autour de 10 ans.

Moi qui aime tellement lire, je trouve que le fait d’essayer d’amener à la lecture des gens qui en sont un peu loin est une mission très importante pour nous, auteurs et autrices. Voilà pour les textes orientés jeunesse.

J’ai fini juste avant les vacances de la Toussaint le premier jet d’un roman Young Adult de fantasy. Je ne peux pas trop en dire plus pour le moment, mais c’est un projet assez incroyable.

J’ai jusqu’à la fin de l’année pour faire les corrections, puis deux, trois petits trucs à côté, mais c’est surtout une longue étape de correction parce que je trouve indispensable de prendre le temps de bien finaliser pour que l’histoire soit, sinon exactement, le plus proche de ce que je voulais qu’elle soit.

 Ensuite, en janvier, j’entame l’écriture de mon prochain roman chez Fleuve, un roman adulte qui sortira en 2027.

Je change d’univers une fois encore. Ça sera plus proche de La Princesse au Visage de Nuit, plutôt orienté réalisme magique. Je parlerai du merveilleux, parce que ça, dans tous mes livres, il y a du merveilleux, je parlerai d’amour, comme d’habitude, de mort, comme d’habitude. Très chouette histoire, de mon point de vue : j’espère qu’elle sera chouette pour tous !

Une famille d’amour et de mort de nos jours. Ça s’appellera La Maison à Mi-Chemin.

Tout ça est très alléchant, en tout cas. On sera au rendez-vous pour découvrir toutes ces belles sorties que tu nous annonces !

Traditionnellement, je clos sur une question un peu hors du cadre, un peu étrange… Peut-être un peu stupide, osons le dire !

J’aime bien les trucs stupides !

Revenons un instant sur Que passe l’hiver. Est-ce que pour que passe l’hiver, le mieux, ce ne serait pas une bonne raclette ?

[rires] Je suis bien d’accord ! J’en ai mangé, il n’y a pas longtemps et je me suis régalé. Après la tristesse de Que passe l’Hiver, rien ne vaut le réconfort d’une bonne raclette avec des amis.

Voilà qui nous permettra d’accompagner la fin de ces Utopiales !

Je tenais à te remercier, David, pour cette interview.

C’était chouette.

On pourrait t’écouter parler des heures ! On retrouve ce formidable conteur que tu es. C’est un grand plaisir !

Un grand merci, David, encore une fois. On a hâte de te suivre dans tes futures aventures !

Merci à toi. 

Salut !

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