Bonjour à toustes !
Vous le savez si vous avez lu mon (fort long) bilan des Utopiales 2024, j’ai eu la chance et le plaisir d’interviewer Audrey Pleynet, la première autrice francophone de la collection UHL de nos amis du Bélial, avec son fameux « Rossignol« , lauréat du prix Utopiales 2023.
Et parce qu’Audrey était également cette année présidente du jury par intérim du prix Utopiales (romans adultes), j’ai pu la questionner sur ces deux expériences et ses futurs projets.
Allez, zou, c’est parti… Bonne lecture !
Un an après ton prix Utopiales, pour Rossignol (Éditions Le Bélial), quels impacts ans ta vie d’autrice ? est-ce que ça t’a ouvert des portes ?
Oui, beaucoup ! Rossignol avait déjà eu pas mal de succès à sa sortie en mai 2023 : C’était allé très vite : Beaucoup de nouveautés et de choses qui sortent, c’est très foisonnant !
Le prix Utopiales est arrivé à un bon moment, six mois après la sortie du Livre. À très court terme, j’ai eu la chance d’être invitée, et j’ai pu faire des tables rondes, des dédicaces….
Mais le prix a surtout permis de relancer l’intérêt pour Rossignol ! Au-delà des regards et des ventes, ça m’a aussi permis d’obtenir des sollicitations pour participer à d’autres festivals : Les Intergalactiques, La comédie du Livre à Montpellier, ou encore Cultissime à Angers, cette année. Plein de petites répliques de ce véritable séisme que j’ai vécu à ce moment-là… C’était vraiment cool !
Ça a également mis un coup de projecteur sur mes autres textes : Mes nouvelles, dans les différentes anthologies, mais jusqu’à mon travail auto édités. Ce sont des œuvres de jeunesse, certes, qui m’ont permis d’affûter ma plume, même si certains avaient déjà reçu un travail éditorial.
Et les répliques qui ont continué, parce que Rossignol a été nommé à d’autres prix : le Prix Poche Ouest Hurlant, le prix Sirenne, du festival du même nom, aux prix Rosny-Ainé, dans la catégorie Nouvelles. Rossignol est même arrivé finaliste au Gand Prix de L’Imaginaire !
De quoi redonner de la visibilité au livre, et de vivre encore plus longtemps…
Et comment on le vit quand ça te tombe dessus ? C’est un coup de pression ?
Un énorme coup de pression ! ça veut dire que le livre a vraiment touché…
Alors heureusement pour moi, le prix n’est pas arrivé immédiatement à la sortie du livre : J’ai donc eu le temps d’avoir eu le retour des lecteurs et lectrices, je savais qu’il avait su toucher son public…
La pression aussi parce que c’est un texte court ! C’est une Novella, de 130 pages (131 : Je déteste les chiffres impairs, mais forcément, ils m’ont mis un nombre impair de pages ! [rires] ), parmi une sélection de livres et de romans beaucoup plus gros : Une pression, donc, d’avoir réussi à défendre et décrocher ce prix avec un texte court… Et la pression continuait, en fait !
Une belle expérience au sein des Utopiales, donc ! Cette année, tu as été nommée présidente du Jury. Raconte-nous un peu comment tu l’as vécu ?
Je me permets de repréciser : Oui, cette année, je suis présidente du Jury du Prix Utopiales, catégorie roman adulte (n’oublions pas la catégorie Jeunesse !). Mais je ne suis présidente que par intérim. C’est Nicolas Martin qui est président du prix, pour trois ans, depuis 2023. Mais cette année, il a sorti un livre : Fragile/s, qui a eu une excellente réception (ndlr: effectivement, un excellent premier roman !). Et qui fait partie de la rentrée littéraire. Cette année, il a également rejoint le comité littéraire des Utopiales. Beaucoup de travail, donc.
Et puis il s’est dit qu’il allait aussi être difficile de juger des livres qui, eux aussi, font partie de la rentrée littéraire.
Comme nous avons bien accroché tous les deux, et que nous avons une certaine forme de sensibilité assez similaire, il m’a demandé, cette année, de prendre cet intérim.
Mais ce n’est pas du tout une tradition que le lauréat de l’année précédente prenne la présidence du Jury. Voilà pour la précision !
Pour en revenir à la question initiale, c’était une super expérience. C’est la première fois que j’étais jury d’un prix, avant même d’en être présidente. Une double nouveauté vraiment géniale ! Déjà parce qu’on a eu une sélection de livres extraordinaires, tous différents. Des visions du futur, des rencontres. De l’altérité, de la technologie : Vraiment, des propositions passionnantes et hyper intéressantes.
Je n’ai jamais fait de groupe de lecture où l’on fait des lectures communes. Quand je parle de mes lectures, c’est souvent un ou plusieurs mois après. On partage nos avis naturellement, dans le quotidien et sans enjeu.
Ici, on a analysé, partagé nos coups de cœurs, nos frissons. Ce qui avait marché pour nous dans un livre, nos étonnements, nos manières de voir les choses. C’était presque intime, en fait… Et de remarquer des choses que je n’aurais pas remarquées seule. De quoi enrichir l’expérience de lecture.
Et puis il a fallu désigner notre lauréate : Marge Nantel, avec Code Ardant, aux éditions Mnemos: La rencontre, la remise du prix… Des moments très chouettes ! Et puis pour moi, c’était un moment de passation, étant à sa place l’an dernier…
D’ailleurs, à ce propos, que conseillerais-tu aux futur.e.s lauréates et lauréats du prix Utopiales des années à venir ? Des recommandations, des apprentissages ?
Je n’ai pas le sentiment d’avoir une grande expérience [rires]. Je me considère encore jeune et récente dans le milieu, je découvre encore énormément, avec les yeux de la nouveauté.
D’ailleurs, quand je discute avec des auteurs et autrices très installées dans le milieu, je me rends compte qu’on a comme point commun cet émerveillement : de voir son texte publié, nommé, récompensé… Je voyais encore une autrice très installée, tout à l’heure : Une lectrice arrive et lui dit à quel point elle a été touchée par ses livres. Je voyais dans le regard de l’écrivaine le même plaisir, la même fascination, de voir ce que les écrits ont fait naitre chez quelqu’un.e. Aucun risque d’être blasé !
Je dirais que l’important, c’est de profiter, de reconnaître l’importance d’un prix. Et si jamais vient le complexe de l’imposteur, je dirais qu’il faut essayer de l’oublier, et de profiter. C’est une superbe opportunité. Même si ça ne fait pas tout : Les enjeux étant surtout à la sortie du livre, de l’accueil presse et blogueurs et blogueuses, de la diffusion en librairie, de la disponibilité du livre, de la réception de la couverture…
Le prix, c’est le bonus, le petit coup d’accélérateur, le coup de boost, qu’il faut utiliser !
Parlons un peu de toi et de tes projets… Que nous prépares-tu ?
Des nouvelles ! J’en ai d’ailleurs une dans l’anthologie des Utopiales 2024, sur le thème de l’harmonie. Une nouvelle super chouette, comme toutes les nouvelles qui y sont publiées. Et puis d’autres qui vont paraitre dans l’année à venir.
Je ne peux pas tout dévoiler, mais il y en aura surement encore dans l’anthologie ImaJnère, le festival angevin où je me rends chaque année. Ça commence à faire une belle collection d’anthologies !
Et puis sur le long format, je suis en cours d’écriture d’un roman dont je ne peux absolument rien dire ! Je suis dans l’écriture du premier jet, dont, comme on dit, la principale qualité, c’est d’être écrit… Ce sera toujours de la SF, mais pas dans l’univers de Rossignol : Un futur bien plus proche de nous.
Et puis côté festivals, j’ai l’honneur d’être la marraine du festival Ouest Hurlant à Rennes, l’an prochain, le 19 et 20 avril 2025. Encore une expérience géniale, d’avoir la chance de m’investir autrement dans le monde du livre, dans tous ces aspects… j’ai hâte !
Eh bien nous aussi, on n’a pas fini de suivre ton actualité !
J’ai une dernière question, sous la forme d’un clin d’œil à notre camarade Seb, alias Mordu Génial, qui m’en a soufflé l’idée avant cette interview…
[regard inquiet]
… Concernant Rossignol, est-ce que tu penses que ça fait rire les oiseaux ?
[rires] Voilà une super question ! Eh bien, je ne pense pas, car il n’y a pas d’oiseaux dans Rossignol !
Eh ben tant pis pour eux. Ils n’en profiteront pas, alors que nous, si.
En tout cas, ils ont loupé une bonne blague !
Voilà, je tiens encore une fois à remercier Audrey pour son temps, sa bonne humeur et son énergie : Ce fut ma première interview et surement pas la dernière !
Un clin d’œil à Stéphanie Chaptal (de l’autre côté des livres) et à Allan Dujiperou (Fantastinet) pour m’avoir lancé dans la démarche, pour leurs conseils et leur aide (allant même jusqu’à me fournir le matériel nécessaire et autres aspects logistiques !). Je vous remercie chaudement !
… sans oublier Mordu Génial pour sa question.