Utopiales 2024

Bonjour à toustes,

Vous le savez surement, j’ai le plaisir et la joie d’habiter Nantes, haut lieu de l’imaginaire : S’il fut le lieu de naissance de Jules Verne, c’est aussi et surtout, de nos jours, le fief des éditions de l’Atalante (et de leur merveilleuse librairie), et, une fois par an, le merveilleux festival des Utopiales.

Soyons clairs : sans ces deux éléments, votre fidèle serviteur n’aurait surement pas eu la même vie et la même passion pour l’imaginaire, la science-fiction et la vulgarisation scientifique.

Cette année, je répondais au conseil de l’an dernier de Zoé (de Zoé prend la plume et de Zoé prend son dico), et faisait un grand pas pour lutter contre mon foutu syndrome de l’imposteur : je demandai une accréditation Presse. Et rejoindre ainsi, avec mon précieux sésame, mes camarades Mordu.e.s dont je reparlerai un peu plus loin.

Trêve de blabla introductif, je vous propose d’explorer quelques facettes de mes quelques jours aux utopiales, via ce qui ne saurait être un bilan exhaustif, mais plutôt un glossaire incomplet de mes impressions et moments marquants.

Petit résumé pour les plus pressé.e.s d'entre vous ! Après une arrivée en fanfare, ou je rencontrai enfin des personnes que j'adule, c'est un festival plein d'ami.e.s, d'échange, de bonne humeur, et même d'un peu de dépassement de soi. Que ce soit grâce à ces quelques films, ou à ces tables rondes pleines de sujets sérieux, mais pas que, on sort des Utopiales avec la satisfaction d'avoir encore appris plein de choses, et avec énormément d'étoiles dans les yeux. Avec le cafard, peut-être, aussi, me direz-vous ? Eh bien pas du tout !, car les Utopiales reviennent tous les ans. Je vous y vois l'an prochain, même lieu, à peu près mêmes dates ? ;)

En Fanfare

Non, point de musiques endiablées de la part de troupes bigarrées : c’est mon arrivée que j’affuble ici de ce qualificatif : En Fanfare.

Car non seulement je franchissais cette année les portes du festival sans faire la queue, avant même l’ouverture, mais ce fut accompagné de mon amie Stéphanie Chaptal, mordue traductrice autrice éditrice blogueuse, j’en passe et des meilleures. Pour rencontrer outre mon ami Christophe en tant que bénévole affecté à l’accueil presse et pro, mais aussi un autre ami de Stéphanie, que je n’avais encore jamais vraiment rencontré : En la personne de Fabrice Chemla, auteur, fan de SF, et célèbre professeur de Chimie.

Et quelle rencontre ! Car non seulement le sieur est talentueux, mais il est aussi terriblement sympathique ! C’est donc en bonne compagnie que je visitai les premières expositions du site. Avant d’aller découvrir ensemble la version 4K remasterisée de Godzilla 1954. J’y reviendrai un peu plus tard.

Une fois vu ce monument du cinéma, c’est Jeanne A. Debats que je rencontrai toujours grâce à Stéphanie. Avant de finir à l’apéro, au bar de Mme Spock, séance tenante…

Et de croiser, alors même que je quittai ces lieux, mes amis Fans de SF (Mélie, Christophe, Denis) accompagnés de… Nicolas Martin… dont j’avoue, je suis un fan boy éhonté.

Difficile de faire arrivée plus tonitruante !

Des Amis

Certes, de nouvelles rencontres, c’est important.

Mais c’est également entouré d’amis que Qualité que j’arpentai les allées de ce temple de la culture SF : Je prends le risque de les citer Ici : Outre Stéphanie (de l’autre côté des livres) et Ludo, je retrouvai rapidement nos camarades suisso-chocolatés Océane (Navigatrice de l’Imaginaire) et Tanguy. Puis, quelques heures plus tard, j’ai pu compléter la liste de mes mordu.e.s préféré.e.s : Josépha (… Juillet, l’autrice, surveillez ce nom, si vous le ne la connaissez pas encore, ça finira par arriver, peut-être, dans votre poche), mon homologue nantaise Cécilia (IaiaMuss de « Pas de Panique prend un livre« ), notre caution éducation nationale Jean-Yves (Mondes De Poche), notre Belge préféré Marie-Eve, le sémillant Seb (mordu Génial), la fameuse Roxane (Sometimes a book), l’observatrice Anne-Laure (de Chut Maman Lit), la passionnante Adeline (Zoé prend la plume, et Zoé prend son dico) et puis une petite nouvelle : la drôle et un peu barrée (si !) Anaïs ! (Les créations de Mioutou).

Sans oublier mes amis initialement du groupe Fan de SF : Karis (… Demos, auteur nantais) Christophe, Denis, Mélie, Laure, Cécile…

Que de rires, de rencontres impromptues quatorze fois par jour à la librairie, de « tiens vas-y fait moi dédicacer ça, c’est pour Gaëlle », de pauses partagées et de sandwichs divers et variés au détour d’un banc de l’amie Spock, de « oh alors, tu vas où toi maintenant », de « n’oublie pas de réserver ton ciné demain », j’en passe et des meilleures…

Et si je vous oublie, faites-moi signe, que je me tape un peu la honte, quand même. Mais sachez que grâce à vous, les Utopiales ne sont plus, pour moi, un endroit où j’allais seul et tout timide enchainer séances de ciné, courts métrages, et tables rondes accidentelles, et… je vous aime, bande de nazes.

Une Salle Presse

Premier contact, pour moi, avec cet espace ô combien sympathique qu’est: la Salle de Presse.

Et ce, pas uniquement pour son côté pratique : À proximité du Bar de Mme Spock, avec son coin café (… soyez prêts) et ses quelques rafraichissements à disposition, et ses tables permettant au choix de passer un peu de temps pour travailler ensemble, ou… pour faire sa pause midi dans le calme, loin de la cohue permanente (et sympathique !) du bar d’à côté.

Certes, tout ça est fort appréciable, mais là n’est pas l’essentiel.

Car quand vous arrivez le matin à 8 h 30, que vous tombez sur deux personnes visiblement habituées à l’exercice, et qui… vous invitent l’air de rien à venir discuter avec eux, eh bien, ça met en confiance.

Ajoutez à ça le plaisir de croiser des auteurs et autrices que vous appréciez, (Karis Demos, Alexandra Fraisse, Bénédicte Coudière) et de très sympathiques organisateurices de festival (Hello l’équipe d’ImaJNère 😉 )… C’est vraiment un plaisir de chaque instant lorsqu’on est un petit blogueur tout récent…

Et puis, ce fut aussi pour moi l’occasion de dépasser mes limites grâce aux camarades que j’y ai croisés: C’est ainsi qu’au sortir d’un excellent bol de Ramen avec Laure, Stéphanie, Mélie, Ludo et Denis, nous croisâmes Allan, de Fantastinet (et par ailleurs animateur de l’Observatoire de L’imaginaire), je m’ouvrai de mon manque de courage à demander une interview.

Qu’à cela ne tienne, apres quelques minutes de discussions, j’avais le lendemain matin un créneau d’interview avec Audrey Pleynet (excusez du peu !), ainsi que tous les conseils nécessaires — et jusqu’au matériel prête par Allan ! — Pour mener à bien cette bien vile entreprise…

Mais, nous en reparlerons, lorsque j’aurai compulsé les enregistrements dudit entretien 😉

Bref, une solidarité incroyable, dont je me souviendrai longtemps : Merci encore Allan et Stéphanie !

Des Films

Je commençai le festival par une rétrospective bienvenue : celle de Godzilla version 1954 remasterisée 4K. Bien que n’étant que peu sensible aux films anciens, ce visionnage m’a beaucoup plu : Quel plaisir que revenir sur la fondation du mythe, sur ces effets spéciaux « physiques » si séduisants, et sur ces personnages certes parfois un peu désuets, mais finalement pas tant que ça.

Autre découverte pour moi : le ciné-concert. Alors non, pas de John Williams interprété par un orchestre symphonique, ici, c’est avec de la musique électronique que le collectif Fragments accompagne un visionnage de RoboCop ainsi fort bien mis en valeur. Quel plaisir !

Je profitai également de trois films en compétition : d’abord le dynamique, mais assez incompréhensible Mantra Warriors: The Legend of the Eight Moons de Veerapatra Jinanavin (dont on louera (ou pas) l’effort d’animation d’attributs féminins…), la comédie romantique spatiale en huis clos (si si, c’est possible !) U are the Universe de Pavlo Ostrikov, qui, contre toute attente, m’aura beaucoup plu (si si, ça aussi, c’est possible !) pour terminer sur le très verbeux The Draw, de Tom Ruddock. Comme vous le voyez, aux Utopiales, il faut être prêt à être surpris par ce que l’on voit !

Enfin, je terminai cette session cinéma en compagnie de Stéphanie, Ludo, Iaia et Anaïs par l’excellent Godzilla Minus One, en version noir et blanc. Adieu les effets spéciaux physiques, mais revenir sur ce format permet une boucle intéressante lorsqu’on a vu quelques jours avant la version initiale de Godzilla. Un grand spectacle, certes, mais qui aura pu énerver certain.e.s d’entre nous par ce côté très patriotique propre aux films du genre : D’autant, qu’à l’introduction du film, Julien Sévéon, nous parlant de Shin Godzilla et de sa lecture « extrême droite et remilitarisation du Japon », nous vendait Godzilla Minus One comme la réponse du berger à la bergère.

Comme quoi les ressentis et analyses de films peuvent ou pas être partagés, mais l’on en revient à la phrase que j’attribue à Floriane Soulas lors de l’édition 2022 : « Tout est politique, n’en doutez jamais. »


De la Science

Qui dit Science-Fiction dit généralement Science.

Et qui mieux que notre président pour incarner le rapprochement de ces deux concepts ? Cette année, Roland Lehoucq fait fort : Non content de décrypter avec nous des scènes de nos films préférés, le sieur en question n’hésite pas à donner de sa personne, cet année. En tombant la ceinture (rassurez-vous, pour la remettre quelques minutes après, et uniquement pour une illustration de physique), mais aussi en enfilant masques de protections et gants de sécurité, pour nous démontrer la lévitation supraconductrice. Le tout, avec l’humour qui le caractérise…

Une conférence inspirante, dès le lendemain, grâce à Estelle Blanquet qui, marchant dans les traces de notre président, nous présente une conférence sympathique et drôle. Conférence, ou plutôt espace d’échanges, elle nous amène à tenter de résoudre des énigmes issues de scène de films de la pop culture, en encourageant la discussion avec ses voisins et voisines, en encourageant la prise de parole et la dédramatisation de nos erreurs… Le tout, pour illustrer qu’ensemble, on peut dépasser l’évidence et nos biais cognitifs pour apprendre et progresser. Très sympa !

Et puis quelques instants saisis au vol, lorsque au détour d’un passage en salle 2001, j’entends la passionnante Florence Porcel interroger le non moins passionant David Elbaz: « Mais la matière noire, alors ? qu’est-ce que c’est ? », « ah bah si je pouvais vous le dire, j’aurais déjà le prix Nobel! »

Bon, par écrit, ça ne sonne pas top, mais sur le vif, c’était fort drôle.

De la Politique

Pour qui arpente déjà les espaces d’Ouest Hurlant ou des Imaginales, il est un fait qui n’étonnera personne : Les Utopiales aussi sont un espace de réflexion politique.

Un des moments marquant fut, pour moi, une table ronde sur le thème de l’extrême droite aux portes du pouvoir. Certes, on aurait aimé explorer plus l’idée de la création d’un imaginaire positif permettant de répondre au bien trop facile et populiste « c’est la faute de l’autre ». Le temps était ici celui de l’expression de la colère, celle de Nicolas Martin : nécessaire, mais terrifiante, tant dans la justesse de son analyse telle que je la ressens, mais aussi dans sa colère intense et l’implication physique qui transparait. Je l’ai déjà dit plus haut, j’aime beaucoup Nicolas Martin, et repenser à son état me donne encore la chair de poule.

Et puis, les ressentis des auteurs américains (notamment John Scalzi) face aux échéances terrifiantes, notamment aux États-Unis. (note : j’ai rédigé cela il y a quelques jours. On en connait désormais l’issue, malheureusement…)

Et puis, à la frontière de la politique, avec un peu d’économie. Grâce Xavier Dollo nous parle de la démarche qu’il anime : Pas de bénéfices. Non, car la richesse produite, elle est humaine avant tout. Et puis quelques réflexions sur la stabilité des systèmes économiques. Que ce soit celui que nous connaissons actuellement, basés sur des fondations fort peu contrôlables et difficilement identifiables, ou comme d’autres, comme la décroissance, et leurs implications pas encore totalement étudiées (La gestion des retraites, ou l’impact sur les dynamiques « nord/sud »)

Bref, un espace de réflexion, dont les plus grincheux.ses d’entre vous pourront critiquer le manque de diversité politique, mais… Il est nécessaire aussi de conserver des espaces « safe » ou l’on peut échanger et construire des alternatives à confronter ensuite avec le monde.

Des Inspirations

Alors bien que cette partie soit très courte, elle n’en est pas moins importante aux Utopiales. Les tables rondes et échanges sont propices aux petites phrases et autres miniépiphanies.

Je ne suis malheureusement pas très bon pour les noter, mais il en est une qui m’a interpellé. Elle est mal traduite, évidemment, car je suis tributaire de ma mémoire pas top et de mes compétences linguistiques quelque peu émoussées : « Le divertissement avant la cohérence » (ou « consistance ». Car oui, on a beau vouloir respecter la science et/ou les modèles économiques, il en reste qu’être auteurice de romans, c’est aussi, et d’abord, construire des histoires plaisantes, et pas que des choses fondamentalement exactes. Et c’est aussi un appel à la suspension d’incrédulité : Oui, parfois, les lois physiques et/ou économiques ne sont pas respectées à la lettre : Mais c’est parfois nécessaire pour construire une bonne histoire.

Bref, mes notes sont assez pauvres sur le sujet, mais si d’autres me reviennent, je complèterai cet article déjà beaucoup trop long.

Une Librairie

Enfin, les Utopiales c’est surtout une immense librairie.

Étant nantais, c’est toujours un plaisir que d’y croiser mes libraires favori.e.s, même si souvent nos échanges se résument à une petite vanne ou un check en bonne et due forme, parce qu’une telle machine nécessite énormément d’efforts de leur part.

Mais la librairie, c’est aussi un lieu fantastique pour retrouver ses ami.e.s et s’en faire d’autre, au détour d’une file d’attente ou d’un doute pour l’acquisition d’un bouquin. Et c’est là l’un des points forts d’un festival comme celui-ci : Nous partageons toustes un intérêt commun, et c’est d’autant plus vrai lorsque l’on attend d’accéder à ses auteurices préféré.e.s : Et c’est toujours avec des sourires, des anecdotes, des petites phrases sympathiques, que l’on finit par obtenir son précieux sésame… Et parfois de nouveaux contacts 🙂

Je ne reviendrai pas sur les bouquins et dédicaces que j’ai pu faire, j’ai déja quelques posts insta / blog à ce sujet. Mais je regrette tout de même beaucoup mon niveau linguistique limité : Là où je me sens libre de m’exprimer en français, souvent, je dois me contenter de prononcer quelques phrases préparées, en espérant être compris.

Sauf quand Stéphanie (encore elle !) me propose ses compétences de traductrice 😉

Non, vraiment, une ambiance formidable, vous dis-je.

Le mot de la fin

à plus d’une semaine de la fin de ce festival, je peux le dire : ce millésime 2024 fut excellent. Des rencontres au top, des ami.e.s présent.e.s en masse, pléthore d’échanges tous plus intéressants les uns que les autres. C’est pour moi, je l’espère, fondateur de bon nombre d’aventures à venir en tant que blogueur. Je crois — j’espère ! — Que ces aventures me permettront de dépasser ce foutu mur du complexe de l’imposteur. Je remercie encore une fois très chaudement les ami.e.s anciens et nouveaux que j’ai pu croiser, et espère vous revoir tout aussi nombreux.ses l’an prochain, même endroit, à peu près même date ?

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