Bonjour à toustes !
Les ami.e.s, vous le savez, j’aime faire des intros décalées un peu stupides pour finalement partir sur complètement autre chose – généralement, des livres – quitte à y revenir parfois, en conclusion.
Là, voyez vous, j’avais prévu de vous parler de rosé. Parce que c’est rafraîchissant, parce que c’est les vacances, tout ça tout ça. Le tout pour vous emmener vers un jeu de mots pourri à base de couleur de raisin et de boissons alcoolisées.
Sauf que l’inspiration me laisse en plan. (1)
Alors oubliez ces conneries, et venons en au fait: Cette fois çi, je vous parle non pas de rosé, mais de Rouge, de Pascaline Nolot (2)
Le bouquin
Connaissez vous l’histoire du petit chaperon rouge ? Vous savez, la princesse endormie à cause d’une histoire de nains ? Et bien première déception, ça n’a rien à voir.
Car Rouge, c’est une adaptation trash et violente d’un conte où il est plutôt question d’une jeune fille qui va rendre visite à sa grand-mère et qui tombe sur les loups qui batifolent et font les cons, le tout accompagnés par un chasseur aviné.
Certes, ici, le chasseur est toujours aviné: Mais grand-mère n’est vraiment pas très sympa. (3)
Et puis Rouge, car c’est ici son prénom, n’est pas une jeune femme appréciée de toustes, mais une personne stigmatisée et harcelée par le fait qu’elle est frappée du seau du malin. (en vrai, elle a des tâches de naissance: mais y’a pas que les chasseurs qui sont débiles, dans le récit (4) )
C’est donc bien le rejet et l’exil forcé qui vont mener notre jeune héroïne sur les chemins boisés de son histoire. (5)
Mon avis
Soyons clairs: Rouge commence fort. et très durement. D’autant plus si vous êtes sensible (et assez peu tolérant) aux scènes d’horreur, de torture, de violence sexuelle. La vie de Rouge n’est que souffrance et douleurs. C’est dur, on se surprend parfois à souhaiter que la page se termine pour passer à autre chose.
Et puis vient la phase où s’assemble le puzzle, ou l’on comprend enfin l’univers dans lequel on évolue. Pascaline Nolot nous emmène alors vers les sentiments les plus vils, de haine, et de soif de vengeance, tout comme notre protagoniste principale.
Une fois que nous sommes accrochés par nos sentiments primaires – voir primitifs ! -, Pascaline Nolot nous entraîne là où elle le veut, que ce soit dans la satisfaction de nos attentes ou, au contraire, dans la privation de celles-ci.
Ce faisant, tout au long du récit et ce jusqu’à l’ultime ligne, nous sommes surpris et frappés par l’inattendu. C’est rondement mené !
Au delà de cette surprise, c’est bien ce côté méta qui m’a laissé sur le postérieur: Comment nous pouvons nous laisser manipuler par nos sentiments: Comment notre haine et notre soif de vengeance peut aveugler totalement notre objectif le plus basique certes, mais le plus important de tous: Vivre, malgré tout.
Et d’y voir presque une approche philosophique de la vie: Ce qui importe n’est pas tant que qui nous arrive, que comment nous y réagissons…
Non sérieux, là, je crois que j’ai un peu trop tapé sur le rosé. (6)
Le Résumé
Accroché au versant du mont Gris et cerné par Bois Sombre se trouve Malombre, hameau battu par les vents et la complainte des loups. C’est là que survit Rouge, rejetée à cause d’une particularité physique. Rares sont ceux qui, comme le père François, éprouvent de la compassion à son égard. Car on raconte qu’il ne faut en aucun cas toucher la jeune fille sous peine de finir comme elle : marqué par le Mal. Lorsque survient son premier sang, les villageois sont soulagés de la voir partir, conformément au pacte maudit qui pèse sur eux. Comme tant d’autres jeunes filles de Malombre avant elle, celle que tous surnomment la Cramoisie doit s’engager dans les bois afin d’y rejoindre l’inquiétante Grand-Mère. Est-ce son salut ou bien un sort pire que la mort qui attend Rouge ? Nul ne s’en préoccupe et nul ne le sait, car aucune bannie n’est jamais revenue…
Notes partiellement assumées
(1) En plan, et non en plant. parce que dans ce cas on parlerait plutôt de cep.
(2) D’ou l’expression “Mettre Nolot dans son vin”. Ahahah. Je vous en supplie. Tuez moi.
(3) Ça pourrait être en Vendée, cette histoire.
(4) … Ou ou ou, dans les Deux Sèvres
(5) Ca fait un peu “faites entrer l’accusé”, ca, non ?
(6) C’est parce que je suis d’origine vendéenne.