Et soudain je fais apparaître les notes de bas de pages, petite marque de fabrique de la maison, désormais. Pour le pire et... pour le pire.
Désolé. (pas du tout)
Hello toustes,
Encore une fort sympathique lecture que je vais vous conter ici: il s’agit de “l’Oeuf du Dragon”, de Robert L Forward.
l’Œuf du Dragon, c’est l’histoire d’une étoile à neutrons faisant suite à l’effondrement d’une géante rouge, qui se retrouve propulsée en direction du système solaire par le truchement du nuage subséquent et d’intenses champs magnétiques en résultant.
Si pour vous, cette phrase, c’est du [mettre ici un langage que vous ne maitrisez pas (1)], c’est un signe: L’Œuf du Dragon n’est PEUT ÊTRE pas pour vous.
Peut être, uniquement: Si les considérations cosmologiques offrent le contexte du récit, elles n’en sont pas l’objet à proprement parler: Car sur cette étoile apparaît la vie telle qu’on ne la connaît pas: à base de noyaux atomiques subissant une gravité fifolle, et donc, un décalage temporel important par rapport aux espaces temps relativement plats que nous occupons vous et moi.
Pulsar sur le trou noir (2), cette vie accède “rapidement” (par rapport à nous, terriens) à la conscience d’elle-même puis à l’intelligence, comme nous, Humains (3)
Pendant ce temps-là, à Vera Cruz, la dite Humanité monte une expédition pour profiter du larron que forme cette étoile à neutrons qui s’approche de nous. A des fins d’études. Qu’elle n’est pas leur stupeur lorsqu’ils découvrent l’existence de cette vie intelligente ! Surtout quand celle-ci tente visiblement de communiquer ?
L’Oeuf du Dragon prend le parti de privilégier le point de vue de l’altérité, un peu comme le fera Adrian Tchaikovski dans “Dans la toile du temps” ou Stephen Baxter dans “Flux” (deux pépites, si vous ne le savez pas encore). Et c’est là le réel objet du récit: Comment la civilisation des Cheelas (l’espèce endémique) va s’en trouver chamboulée, transformée, par ce contact avec cette espèce, qui pourrait avoir la tendance à se trouver supérieure (4)
Alors certes, cette forme de vie n’incite pas à l’empathie (un genre de limace lubrique), d’autant plus que nous allons suivre des dizaines de générations. Mais on se laisse finalement toucher parfois, par celleux qui trépassent tels des martyrs religieux ou des explorateurs grillés vifs par l’erreur humaine. Certes, on n’atteint pas cet attachement évoqué dans les deux œuvres que je citais au-dessus, mais tout de même !
Jusqu’à une fin qui, enrichie par ces contacts Humains/Cheela, pourrait bien vous étonner…
C’est une œuvre riche, passionnante, certes exigeante, et finalement, assez actuelle (5). Si vous n’avez pas peur de ne parfois pas tout comprendre, si vous n’avez pas en horreur de lire quelques pages en diagonales parce que vous n’avez pas tout à fait le niveau requis, alors, foncez, ça aussi c’est de la bonne came, ouais.
Notes:
(1) j’aime pas trop l’expression “c’est du chinois”. Flûte, un peu de respect pour nos amis chinois pour qui le français c’est peut être bien du chinois !… euh… ah mais attendez alors…. du coup…
(2) c’est comme cerise sur le gâteau, mais pour les astronomes
(3) ahahahahah . ah. aha . ah.
(4) se référer à 3
(5) petit clin d’oeil désabusé à la “misérable bonne femme” qui ne pense qu’à faire des mioches, moquée par le héros, dans Rendez vous avec Rama, D’Arthur C Clarke. (p.282 édition poche)
Le Résumé
De nos jours, une étoile à neutrons est détectée dans la constellation du Dragon. Les agences spatiales du monde entier décident alors d’envoyer une mission d’exploration. Contre toute attente, une forme de vie a réussi à apparaître sur l’étoile naine, malgré la densité prodigieuse et la pesanteur écrasante, L’espèce des Cheelas s’est développée et a même bâti une civilisation sous ces conditions extrêmes,
Les scientifiques humains à bord de leur vaisseau initient une nouvelle rencontre du troisième type afin de communiquer avec les Cheelas de l’OEuf du Dragon. Mais peut-on se comprendre lorsque le temps sur l’étoile passe un million de fois plus vite ?