Bonjour à toustes !
3️⃣ Trois ans. Il m’aura fallu quasiment trois ans pour terminer la célèbre saga du camarade1 Dan Simmons : Hypérion2. Et ce fut tout récemment, et en beauté, que je parvins enfin à clore cette série, grâce à l’Éveil d’Endymion.
🤩 Car oui, je peux vous le dire d’entrée de jeu : J’ai aimé ma lecture. Même si c’était… Hyper Long3. Ah ah. Mais voyons cela plus en détail, si vous le voulez bien4.
Livre lu dans le cadre du défi lecture des mordus 2024. Je valide avec celui-ci la catégorie #P7D2, un livre avec des scènes de baston/bataille, mais il peut aussi entrer dans la catégorie #P3D1, un livre qui explore les implications éthiques de la technologie (le cruciforme, les IA…)
🤔 Après le chef-d’œuvre qu’est Hypérion, après l »ampleur de l’univers de la Chute d’Hypérion, après le peut être moins marquant, mais très sympathique (et dynamique, trouvais-je) Endymion, que dire de cet utlime tome ? Et bien, qu’on est dans la continuité, et qu’on ne saurait être déçu de ce dernier opus si l’on a aimé les trois précédents.
👛 D’abord par la richesse de son univers : Rien de nouveau, Dan Simmons continue à nous faire visiter les mondes de feu l’hégémonie, qu’ils soient ou non sous l’influence de la Pax5. Et l’on continue à voyager de porte en porte, que ce soit sur des mondes habitables, ou encore des atmosphères de planète gazeuses peuplées d’animaux fantastiques… Tu veux du sense of wonder ? pas de panique ! l’ami Simmons en a à revendre, et il ne se gêne pas pour t’en tartiner la poire.
😖 Mais Dan Simmons n’en oublie pas sa marotte, loin de là : La transcription de la douleur. Alors certes, c’est occasionnellement un peu pénible (lorsque l’on suit l’ami Raul dans ses « petits » soucis du quotidien… Pourrait-on passer à autre chose ?), mais cela tient parfois du génie, lorsque appliqué aux religions. On l’aura vu déjà dans les tomes précédents, notamment avec le Gritche et son arbre, on l’aura encore ici dans les divers combats, et surtout, surtout, dans cette petite pépite d’imagination que sont les vaisseaux torches.
🫠 Car oui, lorsque l’humanité accède au cruciforme6, qui lui permet donc d’être ressuscité après la mort, tant qu’on arrive à retrouver ledit morceau de corps, qu’est-ce qu’elle fait pour voyager le plus vite possible ? elle accélère à blinde, quitte à liquéfier tout le monde. Et recolle les « morceaux » des passager.e.s, une fois à destination, dans des crèches de résurrection qui, léger détail, suivent un processus fortement douloureux. Et ça, c’est absolument fou et affreusement génial.
🐈⬛ On retiendra également la prison de Raul Endymion, minuscule vaisseau spatial « de Schrödinger », pour faire référence au fameux chat de l’expérience de pensée : À tout moment un mécanisme peut se déclencher, tuant le malheureux Raul, condamné à attendre l’éventualité de sa fin, avec pour unique compagnon un stock de papier et un crayon. Et l’on ne s’étonnera que peu de le voir sombrer dans la folie pour en ressortir enfin, et nous livrer son histoire.
⏰ Alors certes, ces points ne sont pas exclusifs à cet ultime roman, et concernent pour certains l’ensemble du cycle. Qu’en est-il de l’Éveil ?
🏁 Sans spoiler l’histoire, le point fort de ce roman, c’est qu’il clôt parfaitement tout le cycle en répondant à toutes les questions laissées jusqu’ici sans réponse. Qu’est-ce que c’est que le cruciforme ? qui l’a mis au point ? Qu’est-ce (ou qui est-ce7 !) qu’est le Gritche ? Pourquoi le prénom « Raul » ? Comment a-t-il été créé ? Qui a enlevé la Terre pour la déplacer je ne sais où ? Tant de questions dont vous aurez la joie d’avoir les réponses, et généralement de belle manière. Habile !
🧂 Et puis saupoudrez donc également d’IA, un peu de translations temporelles, d’androïdes machine à tuer invincibles, d’une pincée de politique et de complots, le tout dans un monde pourri par une religion catholique totalement partie en vrille… N’en jetez plus, c’est dense, et c’est parfait 🙂 Ça me rappelle un peu le cycle de l’Étoile de Pandore (que j’ai lu quelques mois avant) de Peter F Hamilton, sauf que là, c’est bien8.
😐 Mais est-ce à dire que c’est parfait, pour autant ? Eh bien, oui. Allez bisous bonne soirée !
🚪Meh non, je plaisante. Vous ne vous attendiez pas vraiment à ce que je m’arrête en si bon chemin ? à moins que vous ne soyez déjà parti.e.s…
➖ C’est parti pour mes réserves !
🫣 J’en ai parlé à demi-mots : cette histoire de souffrance et de douleur, hein, parfois… Est-ce bien nécessaire ? Est-il intéressant de passer 20 pages sur une foutue douleur aigüe ?, doit-on réellement passer par toutes les étapes de la maladie, puis de la guérison, mais en fait que pas trop… Eh bien, voyez-vous, j’aurais tendance à dire plutôt non.
🙄 On passera aussi les quelques poncifs propres à l’époque des années 90 : « ahlala les femmes sont incompréhensibles » et autres « femmes et enfants faisaient la cuisine pendant que les messieurs se réveillent »… Et on est censés être dans un futur éloigné ? Eh bien ça ne fait pas tellement envie, sous cet angle…
😐 Et puisqu’on est à parler des relations Homme/Femme : Avait-on besoin de lancer un peu partout les graines matzneviennes9 de l’amour naissant entre Raul, l’homme adulte, et Enée10, la jeune enfant d’une dizaine d’années ? Je veux bien que cela prenne tout son sens à un moment de l’histoire, ou l’on sort de la « creepy zone » à la faveur de translations temporelles. Mais n’y avait-il pas moyen d’éviter les moments gênants de désir de l’adolescente ? hein ? franchement ?
🥱 Et puis last but not least: c’est… long. Hyper long11. D’autant plus qu’on ne s’y attend pas forcément ! les éditions poche ont l’air finalement assez fines. Sauf que c’est dense, et l’on plafonne rapidement à 40/50 pages à l’heure. Et puis s’il n’y avait que ça ! l’ami Simmons aime prendre son temps, s’étendre. Comme lorsqu’il fait visiter à ses personnages une foultitude de mondes pour « faire coucou ». M’enfin ? était-ce réellement la peine de passer sur chacun avec force détails ? Et lorsque enfin, on parvient à page 940 du roman, on ne peut s’empêcher de se demander si 300 pages en moins n’auraient pas permis de dynamiser un peu tout l’bousin.
🤩 Enfin, bref, ne vous y trompez pas : j’ai malgré tout beaucoup apprécié cette saga, et ce, malgré sa longueur12 ! Et si cette dernière lecture n’est pas le « coup de cœur » que fut Hypérion et sa suite, cela reste un excellent roman pour qui apprécie les space opera avec une belle profondeur et des thèmes riches et originaux, et qui apprécie le sense of wonder de l’exploration de mondes qui le sont tout autant. Mais ne soyez pas trop pressés !
📖 Résumé
À la suite de son kidnapping, Énée a passé quatre ans sur la Terre. Pour le moment, ses adversaires sont neutralisés : le père de Soya exerce son ministère sur le monde désertique de Madre de Dios ; Némès, la chose vivante, est restée fondue dans une roche du Bosquet de Dieu.
Mais la Pax lance une nouvelle croisade : la solution définitive au problème des Extros ? Et bientôt, tous reprennent du service pour leurs causes respectives. Sans pour autant que leur véritable but soit dévoilé. Énée est-elle vraiment un virus nanotech envoyé pour contaminer l’humanité ? Et le Gritche, qui le manipule ? Quant à Endymion, il part pour un long voyage cryogénique au terme duquel il retrouvera Énée adulte. Alors sonnera pour lui l’heure de l’Éveil et tous les fils seront enfin reliés…
🗒️Notes de bas de page
- J’ai un doute sur la conformité avec les opinions du monsieur ^^ ↩︎
- En même temps, Hypérion pour attendre. ↩︎
- Je sens que je vais perdre du monde avec ces vannes. ↩︎
- Vous demander votre avis, ahaha. Quelle idée idiote. Comme si ça m’intéressait. ↩︎
- Les mondes PAXés, quoi. N’en déplaise à Christine. ↩︎
- Et vis et versa. ↩︎
- Est-ce qu’il est moustachu ? Est-ce qu’il porte des lunettes ? C’est FRANCIS ! Comment ça non ? ↩︎
- Est-ce que j’ai aimé l’Étoile de Pandore de Peter F Hamilton ? Non, absolument pas. ↩︎
- Ne rigolez pas, ce vieux pédophile est à l’académie française. Posez ce cocktail Molotov. ↩︎
- La divine enfant, jouez hautbois, résonnez musette, bande de nazes. ↩︎
- Désolé. ↩︎
- Alors que Pandore, c’était long ET nul. ↩︎