La Cité Diaphane, Anouck Faure

J’ai découvert Anouck Faure à Ouest Hurlant 2023, par ses interventions en table ronde. Malheureusement, je n’avais pas saisi l’opportunité d’acquérir alors La Cité Diaphane, son premier roman : et au vu des très jolies dédicaces effectuées sur les copies de mes amies, je l’ai bien longtemps regretté !

Alors quand j’ai vu ledit roman mis en avant, sans sa version poche, sur les présentoirs de la librairie Le Nuage Vert, je n’ai pas douté bien longtemps… Pour profiter quelques jours après d’une lecture commune avec les ami.e.s mordu.e.s !

Résumé officiel

 Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance. « 

Merveille architecturale élancée vers le ciel, Roche-Étoile a connu la gloire avant une chute brutale. La ville sainte de la déesse sans visage est maudite, réduite à l’état de nécropole depuis que les eaux de son lac et de ses puits sont devenues poison mortel, victimes du mystérieux mal d’onde.
Sept ans après le drame, l’archiviste d’un royaume voisin se rend dans la cité défunte avec pour mission de reconstituer le récit de ses derniers jours. Mais il s’avère bientôt que Roche-Étoile abrite encore, dans le dédale de ses ruelles, quelques âmes égarées. Ici un forgeron, là une chevaleresse, et d’autres qui gardent dans ce labyrinthe les sombres secrets du passé.

Mon avis

🌆 Une entrée en matière fascinante dans cette froide et sombre cité abandonnée, hantée par quelques spectres d’un passé révolu, dans une ambiance quasi horrifique1… Je pensais alors me diriger vers le coup de cœur.

🕰️ Mais rapidement, mon emballement a connu un sérieux refroidissement : la faute à un élément de narration qui frôle celui du tic d’écriture2, celui du « mais ça, je ne le découvrirai que bien plus tard ». Devenu une petite blague avec mes camarades de lecture commune3, j’avoue que ça m’aura quelque peu sorti de ma lecture ! Un défaut qui s’estompe un peu, mais rattrapé par quelques autres, notamment lorsqu’on ne visualise plus tellement les évènements, à cause d’une spatialité un peu floue, où d’objets qui disparaissent puis réapparaissent sans qu’on sache trop comment4.

🏀 Fort heureusement, mon intérêt connut un sérieux rebond lors d’un revirement de situation qui m’a fortement surpris5. Et ça ne sera pas le dernier ! Anouck Faure s’amuse ainsi à nous faire croire que la fin est atteinte, comme si nous n’avions pas fait le bon choix dans un livre dont nous serions les héros6. Mais rien à voir ! Car c’est l’occasion de revenir sur une autre partie du récit, nous permettant alors de découvrir un autre pan de cet univers. Tout en s’amusant au passage à changer le type de narration, passant du point de vue d’un.e personnage à un.e observateurice omnipotent7. Les motivations de nos personnages s’éclairent au fil de ces revirements, et l’on comprend mieux certaines décisions, étranges au premier abord. Tout finit par s’emboiter parfaitement8.

🌫️ Le moins que l’on puisse dire, c’est que cela reste très gris9 : Point de méchanceté inexplicable, ici : On découvre avec effroi que le nœud du drame se loge dans les tréfonds de l’incapacité que nous avons toustes à nous comprendre, et aux prêts d’intention10 terribles que nous faisons alors.

🤩 Certes non exempt de défauts, La Cité Diaphane reste un roman fort agréable, par son ambiance sombre, par sa mélancolie omniprésente, et par sa construction originale. J’ai hâte de découvrir les prochains romans de l’autrice11 !

Je valide, avec cette lecture, la catégorie #H2G3 le premier livre d’un.e auteurice. Alors certes, on pourra arguer qu’il s’agit ici de son premier roman, non de son premier livre en tant que tel. Mais mince, à quoi ça sert d’être dans l’orga si on ne peut pas tordre un peu l’bousin.

Notes de bas de page

  1. Ça manquait juste d’araignées. Une araignée, et paf ! Ça tégénaire. ↩︎
  2. Ainsi qu’au chat, qui venait de se barrer avec le plaid. ↩︎
  3. On rigole bien, venez, c’est sur le discord de iaiamuss la daronne. ↩︎
  4. Comme ma foutue télécommande. Le réel a vraiment un problème de spatialité. ↩︎
  5. Revirement alors qualifié de « Joséphade ». Toi-même, tu sais. ↩︎
  6. Rangez vos dés, votre stylo et votre bloc-notes. Le saviez-tu ? mon cousin en a sorti deux, aux éditions 404. ↩︎
  7. Terme, qui, contre toute attente, ne fait pas tellement de points au scrabble. ↩︎
  8. TITRE. ↩︎
  9. Tout comme le ciel de Nantes. ↩︎
  10. Non, je n’ai pas lu les accords toltèques. Le côté normalisant du dev perso me fait fuir. ↩︎
  11. Mais ça, je ne le découvrirai que bien plus tard… ↩︎

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