Genèse de la Cité – N.K. Jemisin

Bonjour à toustes !

Pour cette première chronique de septembre, retour sur un livre qui m’a accompagné pendant mes vacances. Et ce n’est pas vraiment une chance pour ledit ouvrage, étant donné ma capacité de concentration durant cette période. C’est que crapahuter partout et faire la planche dans la piscine, ça n’est pas très propice à conserver de l’énergie pour la lecture ! Qu’à cela ne tienne, j’ai tout de même choisi Genèse de la Cité, de N.K. Jemisin, autrice dont j’ai adoré la trilogie des Livres de la Terre Fracturée.

📖 Résumé Officiel

En descendant du train à Penn Station, le jeune homme se rend compte qu’il a tout oublié : son nom, son passé, son visage… Une seule certitude : quoiqu’il n’ait jamais mis les pieds à Manhattan, il est ici chez lui. Rien d’anormal, donc, à ce qu’un vieux taxi jaune à damiers s’arrête devant lui au moment où il en a le plus besoin. Il doit impérativement se rendre sur FDR Drive ; il ignore pourquoi, mais cela a sans doute un rapport avec les tentacules qui sèment le trouble à chaque coin de rue. La ville, sa ville est en danger, et lui seul semble être en mesure de la défendre. Lui seul ? Non, ils sont cinq, un pour chaque arrondissement de New York…

🤩 Mon avis

🏙️ Ne sommes-nous pas, en partie, le produit de notre environnement, fût-il urbain1 ? J’ai tendance à le penser, étant moi-même totalement lié à ma ville de cœur : Que ce soit par mon boulot — choisi plus ou moins consciemment en fonction du travail disponible à l’époque — ou par mes centres d’intérêt : Je pense que personne ne remettra en question l’importance de Nantes pour les littératures de l’imaginaire, que ce soit à travers les Utopiales ou les Éditions l’Atalante, chères à mon pti palpitant2.

💡C’est la première réflexion qui m’est venue en attaquant Genèse de la Cité3, où N.K. Jemisin imagine, sous certaines circonstances, l’incarnation de villes dans certain.e.s autochtones remarquables. Et comme ici, la ville est conséquente, ce n’est pas un seul être humain, mais bien 5 : Un.e pour chaque quartier de la mégapole américaine qu’est New York4.

😶‍🌫️ « Mais je ne connais pas New York ! » me direz-vous. Eh bien moi non plus, et ça n’est pas un problème. Certes, celleux qui ont eu l’occasion d’en arpenter les rues se projetteront plus facilement, mais pour les autres, c’est une manière originale de se plonger dans cette ambiance urbaine, et d’en découvrir les aspects historiques et géographiques, les points d’intérêts et autres vicissitudes. Et tout ça, sans se farcir les très pratiques, mais souvent très chiants guides touristiques5.

🚕 Oh, rassurez-vous, pas de grandes scènes descriptives au rythme douteux : L’autrice nous embarque directement dans l’action, via un personnage tout aussi perdu que nous, affrontant dès les premières pages une menace tentaculaire, destructrice. C’est d’ailleurs un des grands points fort du récit : rester à hauteur de vue humaine, tout en nous faisant ressentir leur confusion, leurs doutes et leurs errances. Pas de place ici pour les super-héro.ïne.s aux muscles proéminents.

🗞️ À travers le regard et l’histoire de ces cinq personnages, N.K. Jemisin en profite pour adresser quantité de thématiques actuelles. Violences sexuelles et sexistes, violences policières, homophobie, peur de l’autre et dérive extrémistes6… Je ne saurai vous en dresser une liste exhaustive. Tous ces éléments permettent à l’autrice de caractériser ses personnages d’une manière originale, tout en vision, introspections, et dialogues entre nos différents protagonistes.

🐙 Je vous ai parlé de « tentacules »7. Vous avez pensé « Lovecraft ». Et vous faites bien, car c’est bien cet univers qui sera évoqué ici. Il est d’ailleurs assez croustillant8 que l’autrice utilise cet aspect pour dénoncer le racisme et autres violences sociétales, en contrepied total avec les opinions que l’on prête à l’homme ayant initié le mythe9.

📚 Évidemment, il s’agit d’un premier tome : Si tout n’est pas résolu à la fin de celui-ci, nous avons tout de même suffisamment d’éléments pour en faire un one-shot10 cohérent , mais assez de zones d’ombre pour nous donner envie de nous en procurer le second11.

🤩 Original, intéressant à de multiples points de vue, certes, pas toujours simple à suivre, et peut-être un peu moins impliquant émotionnellement parlant que la Terre Fracturée, Genèse de la Cité offre tout de même une urban fantasy très référencée et très actuelle. De quoi donner l’envie d’aller passer quelques jours à NY pour ses vacances.

✈️ Ou, de manière carboniquement plus acceptable12, d’y faire un peu de tourisme par procuration !

Lu dans le cadre du défi lecture des mordu.e.s, pour la catégorie #H5G3 – Un livre d’un.e auteurice noir.e. Et ce qui me permet, par la même occasion, de clore enfin le pack numéro 5 : Encyclopédie de la Terre.

🗒️ Notes de bas de page

  1. Eh merde, me vlà à philosopher, maintenant. ↩︎
  2. Et ce, malgré toute la malveillance politique de nos instances régionales. ↩︎
  3. Rassurez-vous, je ne me suis pas fait mal. ↩︎
  4. A ne pas confondre avec Saint-Denis-d’Orques, dans la Sarthe. ↩︎
  5. Je parle des bouquins, pas des personnes. Jeanine, si tu me lis, ta visite « Crète sauvage » était très bien. ↩︎
  6. Ainsi que suppression des jours fériés et autre défonçage du système de santé, éducatif et culturel… ↩︎
  7. Je veux retourner en Crèèèète manger du poouuuuulpe 😭😭😭 ↩︎
  8. et fondant à la fois 😭😭😭 ↩︎
  9. Notez la prudence dont je fais preuve pour éviter tout shitstorm. Je ne suis pas très joueur ! ↩︎
  10. L’académie en PLS. ↩︎
  11. En fait, c’est une trilogie, en comptant la nouvelle, qui sert ici de prologue. Une trilogie en deux volumes, quoi. ↩︎
  12. Oui, je sais, l’an prochain, je pars en train, promis 🙁 ↩︎

Un commentaire

  1. Ben te v’là géographe maintenant ! J’ai l’impression que tu parles d’urbanité 😁
    Je l’ai en PAL, et ton retour me donne envie de le faire grimper un peu plus haut…

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