Salut toustes !
Il y a une quinzaine de jours, à L’Ouest Hurlant, je découvrais, à l’occasion d’une table ronde, la très drôle Julia Richard. J’allais donc échanger quelques mots rigolos, et faire dédicacer son deuxième roman, Carne, dont la couverture et le thème me plaisait tout particulièrement.
Et bien, rétrospectivement, je crois que j’étais pas prêt… Mais laissez moi donc vous conter pourquoi !
Carne nous conte l’histoire d’une épidémie de cannibalisme (qualifiée à tort d’épidémie Zombie) à travers les yeux d’un type normal, quoi qu’assez antipathique. Ce brave (?) père de famille, avec son taff quelconque, sa femme qu’il aime, son fils adolescent normal et sa fille toute jeune adulte. Ce type “normal” donc, se voit atteint de cette maladie qui provoque une totale confusion mentale et des pulsions incontrôlables qui l’amènent à bouffer d’abord le chien, puis son prochain.
C’est là la première force du texte: rendre parfaitement compte de cet état confus et terrifiant que va vivre Simon. d’abord par des chapitres désordonnés (classique) mais surtout par des descriptions d’état mentaux terriblement détaillés: Non, franchement, on voulait pas en savoir autant
Car excusez mes mots, mais franchement, c’est putain de trash !! Envies incontrôlables de bouffer ses voisins, d’arracher un bras au gamin qui se balade en trottinette, voir envies pressantes d’acte sexuels avec ses propres enfants, sans parler des meurtres commis sous l’effet de la maladie… Terrifiant !
C’est l’occasion d’attaquer largement un sacré paquet de thèmes sociétaux plus ou moins lourds et graves: Des médias putassiers, aux bullshit jobs et discours managériaux à la con, jusqu’aux violences sexuelles et aux meurtres par vengeance ou gratuits… tout y passe, et ça n’y va pas dans la dentelle.
Quitte à aller dans l’excès: car s’il fallait retenir un point négatif, ce serait celui-ci: On frôle plus d’une fois l’indigeste (sic!), et parfois la provocation flirte avec l’intolérable…
Mais encore heureux, on retrouve quelques pointes d’humour savamment dosées pour passer outre ces moments difficiles, et profiter pleinement de la puissance du récit… Mais je ne voudrais pas vous en dire trop, à vous de le découvrir
Au final, j’ai passé quelques moments difficiles, mais mon impression reste vraiment très positive: Si le trash ne vous fait pas peur et que vous êtes prêts à jouer avec vos limites: Foncez, c’est d’la bonne came wé.
Résumé:
Simon ne va pas bien. D’ailleurs, depuis qu’il s’est mis à vouloir manger de l’humain, les choses ne tournent pas bien rond dans sa tête.
Face à une société qui les traite, lui et ses congénères, comme des zombies, il fait de son mieux pour garder sa dignité, s’occuper de sa famille et être professionnel au bureau. Mais comment rester soi-même quand la faim frappe à la porte avec autant de délicatesse qu’un tank sur un champ de mines ?
Contraint à gérer son état parasite en maintenant l’illusion de la routine, il décide d’en faire une histoire de famille. Et vous savez ce qu’on dit sur les histoires de famille ?
C’est toujours un sacré bordel.
[…] Une belle découverte pour Saiwhisper et un roman dévoré par Yuyine ! Des moments indigestes pour 20c mais une impression globale fort positive malgré […]