Bonjour à toustes!
👾 Ah, les Méchas et les Kaijus. Qui ne tome pas en pâmoison devant ces immenses animaux imaginaires terrifiants, et leurs antagonistes, robots géants pas moins imaginaires1 utilisés pour les combattre.
🤖 Surtout pas la personnage principale de « Dans le Coeur des Méchas », de Denis Colombi, : C’est en passionnée qu’elle nous accueille, dans son histoire, à hauteur de sa vue à elle. Pas à celle des géants, qui pourtant appelle le regard de tout un chacun.e. Non, par le regard simple et amoureux de quelqu’un.e qui pourrait être vous, moi, nous…
👩🔧 Mais notre héroïne, même si elle n’en est pas une2, n’est pas pour autant n’importe qui3. De découvrir dès les premières lignes qu’il s’agit d’une mécanicienne, dont la charge est de dépanner ces fameux Méchas4. Une fois rentrés en sécurité, à l’abri des combats, imaginez-vous ? Détrompez-vous ! Il s’agit bien ici de maintenance « temps réel », et à ce titre, notre amie vit (ou a vécu) bien des combats, à l’intérieur de nos machines adorées.
🧑🎓 Denis Colombi, avant d’être auteur d’imaginaire, est avant tout sociologue, agrégé de sciences économiques et sociales, et titulaire d’un doctorat : J’aurais pu être étonné du déroulement du récit si je n’avais pas eu cette information, et si je n’avais pas découvert l’auteur lors d’une table ronde à l’Ouest Hurlant 2024, sur le thème « Quand l’imaginaire défie le Capitalisme ». Ce n’était probablement pas une coïncidence5 😉
🦶 Denis Colombi profite brillamment de ce cadre bien connu de la pop culture pour nous amener à faire ce que j’aime tant en science-fiction et en littératures de l’imaginaire en général : Le pas de côté. Et il parvient merveilleusement bien à s’acquitter de sa tâche, à atteindre son objectif. Page après page, non content de nous proposer un récit original, Denis Colombi nous offre un point de vue intelligent et enrichissant sur notre société, et sur notre modèle économique : Culte de la performance, marketing, surpuissance du marketing, de l’image et des médias. Et de l’absence de leur limite lorsque la fin justifie tous les moyens, quoiqu’il en coûte6. Mais je ne m’étendrai pas au risque de gâcher votre plaisir de la découverte.
🤜 Avant de terminer par un final que je n’aurais pas su voir venir, et dont la puissance m’aura donné un coup tel qu’il m’aura fallu un temps pour prendre l’ampleur des analogies développées par l’auteur. Une claque, qui résonne encore en moi, telle une épiphanie sur l’inanité de ce modèle dont il n’existe, nous dit-on, pas d’alternative.
😍 Un coup de cœur, donc, et un coup de maître des éditions 1115, qui publient ici une novella puissante, aux résonances d’essai. Si l’imaginaire seul ne saurait défier le capitalisme, pourrait-il, via les prises de conscience qu’il nous propose, nous amener à collectivement faire le pas7 ?
📖 Résumé
« Vous avez sans doute entendu dire que les modèles récents ne sont pas juste des robots géants, mais sont aussi organiques, je me trompe ? En fait, ce n’est pas une nouveauté, ça a toujours été le cas : l’organique, c’est l’équipage.
Pourquoi ce sont des humains qui font tout ça ? C’est assez évident, non ? On coûte moins cher que des droïdes. »
Quand on ne peut plus faire l’économie des combats titanesques face aux assauts répétés de la menace extraterrestre, ne reste qu’une solution pour sauver l’humanité : l’amputer d’une fraction de sa population en l’envoyant travailler au cœur des Méchas. Mais pour combien de temps, encore ?
🗒️ Notes de bas de page
- Sauf si l’autre taré avec ses fusées et ses lances flammes commence à faire l’imbécile avec ça ↩︎
- On n’est pas dans Pacific Rim, désolé ! (film que j’aime beaucoup beaucoup beaucoup. Qui n’a pas de suite. NON IL N’A PAS DE SUITE.) ↩︎
- Même si elle a un peu fait n’importe quoi. J’ai très honte de cette ref. ↩︎
- Son Mécha elle ne lui parle pas d’aventure. Pas sûr qu’il parle d’amour comme il pare de voitures. ↩︎
- Nous Sachons. ↩︎
- Eh merde ! J’ai cité la personne en question. J’ai ripé, désolé ! ↩︎
- Je suis un éternel optimiste ! (non.) ↩︎
Les robots c’est la vie !!! (Logique non !)
J’attends le mien avec impatience…