Fragile/s – Nicolas Martin

Bien le bonjour à toustes,

🤓 J’ai deux centres d’intérêts majeurs : Le premier n’étonnera personne, puisqu’il s’agit de l’imaginaire en général¹. Mais je cultive également un intérêt certain pour les sciences² : Ainsi, je ne peux que suivre avec intérêt le parcours de Nicolas Martin, qui, lui-même, semble courir après les mêmes intérêts³. Qui plus est, l’énergumène en question fait désormais partie du comité de programmation littéraire des Utopiales, festival ô combien cher à mon p’tit cœur tout mou.

📖 Forcément, quand le sieur en question nous annonce son premier roman, je ne peux que trépigner de le croiser pour m’en porter acquéreur⁴. Et ce, pendant le festival… Hypermondes. Oui, j’avoue, je n’ai pas réussi à attendre les Utopiales. Mais je fais ce que j’veux, merde alors⁵.

🔇 Fin de la section blabla, passons au bouquin en question.

Résumé officiel

« Nous étions mille cinq cents. La première fournée. Les mères pondeuses du futur de la Nation. L’espoir non pas d’une civilisation mourante, mais d’un régime fascistoïde qui a réussi à développer un programme de fertilisation eugéniste. »
Dans une France où la fertilité s’effondre et la majorité des naissances sont touchées par le syndrome de I’X fragile, Typhaine, élue par le très sélectif Programme expérimental de génoembryologie grâce à la position de son mari, accouche d’un garçon sain. Mais l’étonnante progression cognitive de son fils est bien vite aussi inquiétante que le contrôle dont font l’objet les mères, alors que le pays bascule dans la dictature…
Roman sur la parentalité, portrait de femmes victimes et résistantes, époustouflant récit d’anticipation politique, le premier roman de Nicolas Martin mixe les influences pour nous offrir une fiction d’aujourd’hui hallucinante de vérité.

😍 Mon avis

🌧️ C’est un beau roman, c’est une belle hist⁶…. euh, non, clairement, le roman de Nicolas Martin nous emmène sous des cieux effrayants où seuls les moins recommandables d’entre vous voudraient évoluer⁷. Glaçant par ses aspects politiques infusés au fil de l’histoire, l’auteur nous donne ici à lire un récit malheureusement fort crédible, lui permettant d’adresser le label « anticipation politique »⁸.

😱 Rajoutez-y des éléments dignes de la Servante Écarlate ou encore de l’excellent « Fils de L’homme » d’Alfonso Cuarón, lui-même tiré du roman éponyme de P. D. James⁹, et vous obtenez un cadre propice aux pires sévices envers les femmes et les minorités. Crédible, vous disais-je… Avec une petite pincée d’honnêteté vis-à-vis du bonheuuuur qu’est d’être parent¹⁰, quelques touches de technologie affreusement envahissante dont plus personne (sauf l’état) ne semble garder le contrôle¹¹… Et paf, vous voilà dans un cauchemar.

🚀 Mais Nicolas Martin n’oublie pas pour autant qu’il écrit un roman de Science-fiction¹². Côté Science, il nous fait profiter habilement de sa culture scientifique¹³, et nous donne des éléments qui viennent encore asseoir son univers. Et coté fiction… Même si je ne saurai en aucun cas risquer de vous en spoiler la fin, je pense sans aucun doute qu’elle séduira bon nombre d’entre nous, fans de SF, même si elle risque peut-être d’en perdre certain.e.s 😉

😍 Pour faire court, j’ai adoré ce roman qui m’a tenu en haleine du début à la fin, qui m’aura ballotté d’un sentiment à l’autre, qui aura su ne pas me ménager. Et je vous encourage toustes à y jeter un œil. Même s’il vous fait peur : allez, franchement, bougez-vous, ne faites pas… vos fragiles !

🙈 Ahahaha 😑 j’ai honte.

Lu pour la catégorie #P6D2, Un livre à multiples narrateur-trice-s, pour rendre hommage à un passage ma foi fort bienvenue et d’autant plus poignant… Lisez-le, vous verrez !

🗒️ Notes de bas de page

1. No shit sherlock… ↩︎
2. J’aime ne rien comprendre. C’est pour ca que j’arrive à lire du Greg Egan, des fois. ↩︎
3. Avec un petit peu plus de talent, et d’assiduité, juste un peu… ↩︎
4. Du livre, hein, pas de l’auteur. C’est mieux en liberté des p’tites choses là. ↩︎
5. D’autant plus qu’aux Utopiales la probabilité pour avoir du temps pour discuter est assez réduite. Hormis peut-être au bar. ↩︎
6. D’autant plus qu’il n’y a pas de romance d’aujourd’hui, aujourd’hui. ↩︎
7. « Bruno !!! je sais où tu t’caches ! » ↩︎
8. Je ne sais pas si c’est un label, mais ça rendait bien à l’écrit. ↩︎
9. Dont je viens de découvrir que c’était une autrice, et non un auteur. Se prendre dans la gueule la porte de son inculture, ça remet les idées en place. ↩︎
10. Notez que je n’en sais rien, je n’ai jamais essayé. Et ne comptez pas sur moi. ↩︎
11. D’autant plus que je fais partie de cette fange de la population qui contrôle à peu près tout à coup d’ok google… D’ailleurs peut-être mettre mon énergie et mes compétences à trouver des palliatifs éthiques, tiens. ↩︎
12. En même temps, il a l’air de faire tellement de trucs que je ne serai pas étonné qu’il en oublie ! ↩︎
13. Et de sa méthode !! ahahaha ! j’ai re-honte. ↩︎