Hello toustes,
Lors d’une de nos sorties achat de livres avec Iaia Muss, (“achat de livres” étant le mot poli pour dire “éclatage de PAL et défonçage de compte bancaire), celle ci me proposait (enfin, me collait sur le pif, pour être exact) un bouquin de Karim Berrouka que je n’avais pas encore eu le plaisir de lire.
Eh bien, fort bien m’en a pris ! car non content d’avoir un bleu sur le coin du nez, j’acquerrais là un roman fort sympathique. Mais laissez-moi donc vous en conter la lecture !
Le Bouquin
Vous vous en foutez totalement, de Chtulhu ? Vous savez à peine ce que c’est ? et bien, vous êtes déjà dans l’état d’esprit d’Ingrid, notre héroïne !
C’est même pire: elle s’en fout. Assez globalement d’ailleurs: elle s’en fout. de vous, de nous, de ces choses qui pendent à nos cous (1). Parisienne trentenaire qui vivote de petits boulots en petits boulots, avec sa copine artiste contemporaine rare mais très bien cotée (surcotée ? coucou Seb Goku), elle se “remet” (un bien grand mot, elle s’en fout) d’une relation amoureuse avec un type étrange très très chelou.
Type tellement étrange et chelou que, un matin, notre héroïne se retrouve en garde à vue parce que cet hurluberlulu(2) vient de dérober un sous-marin nucléaire, qu’il a délibérément utilisé pour défoncer les fonds marins à coups d’ogives tout aussi nucléaires. Parce que pourquoi pas !
Libérée, car ne sachant absolument rien, voilà donc qu’elle se fait alpaguer par des gens bizarres, et des sectes hétéroclites et chamarrées, qui lui parle toustes d’une histoire d’élue et d’avènement de Chtulhu.
Ni une, ni deux, notre héroïne, aidée de sa copine artiste, s’embarque dans une suite d’aventures déjantées et parfois absurdes, pour éclairer cette histoire d’apparition de ce monstre étrange misanthrope et ostensiblement raciste. Je parle de Chtulhu. Evidemment.
Mon Avis
Je ne connais pas grand-chose (voir quasi rien) de l’œuvre de Lovecraft. (A part quelques références culturelles et deux trois bd, dont la très jolie bd « Bestiaire du Crépuscule », de Daria Schmitt, en fond sur la photo). Et bien, c’est loin d’être un problème ! car ce roman nous permet de faire un rapide tour de toute cette mythologie étrange, sans avoir à se farcir les écrits (forts indigestes, si j’en crois mes camarades) de sieur Lovecraft. Pour peu qu’on ait un wikipédia pas trop loin
Ensuite, c’est évidemment drôle: le côté très désinvolte de notre héroïne tombe juste: là ou d’aucun.e.s auraient fui devant des situations ubuesques et bien flippantes, elle se laisse porter, par le “on verra bien” et le “y’aura bien des solutions”. Pratique pour nous emmener n’importe où n’importe comment, avec des gens totalement barrés au comportement assez absurde.
En tout cas, c’est l’ambiance qui règne dans les deux premiers tiers du roman. Ensuite… J’avoue avoir été un peu plus dubitatif !
Car intrigue autour de Chtulhu il y’a. Et parfois, je m’y suis perdu: Les diverses “stratégies” mises en place par certaines sectes et personnages m’ont paru difficiles à suivre. Si bien que j’ai fini par accepter l’idée de moi-même me laisser porter sans forcément tout comprendre. Ce qui visiblement n’était pas l’intention de Karim Berrouka
Quoi qu’il en soit, mon impression reste très positive, et je comprends tout à fait l’enthousiasme de ma camarade dont il était question ci-dessus.
Par contre, je vais peut-être envisager d’acquérir un dispositif pour me protéger le nez. On n’est jamais trop prudent…
🗒️ Notes
(1) Ne me remerciez pas.
(2) … et Charlie. Si vous comprenez cette vanne, félicitations, vous êtes une vieille personne.
Résumé
Qu’est-ce qui est vert, pèse 120 000 tonnes, pue la vase, n’a pas vu le ciel bleu depuis quarante siècles et s’apprête à dévaster le monde ? Ingrid n’en a aucune idée. Et elle s’en fout. Autant dire que lorsque des hurluberlus lui annoncent qu’elle est le Centre du pentacle et que la résurrection de Cthulhu est proche, ça la laisse de marbre. Jusqu’à ce que les entités cosmiques frappent à sa porte… Après avoir réalisé une étude sociologique des fées (Fées, weed et guillotines, prix Elbakin.net) et converti les zombies au pogo (Le Club des punks contre l’apocalypse zombie, prix Julia Verlanger), Karim Berrouka revient pour relever un terrible défi : convaincre Ingrid d’aller éclater du Grand Ancien pour sauver l’humanité.