Station Symbiose – Noémie Lemos

Bonjour à toustes !

Lors de ma visite des Imaginales cette année, j’ai eu le plaisir de rencontrer la fort sympathique (et c’est peu de le dire) Noémie Lemos. Assez cocasse que ce soit à l’autre bout de la France (parce qu’on n’est pas très loin géographiquement parlant), d’autant plus que je l’avais totalement ratée à Ouest Hurlant quelques semaines plus tôt.

À cette occasion, j’ai pu 1 : repartir avec « Station Symbiose », livre jeunesse paru chez Critic dans la collection Déclic et 2 : déterminer que mon extraterrestre type était un Sirun. Ça me fait une belle jambe, me direz-vous. Ouais, bah ça me fait surtout une jolie dédicace.

📖 Résumé officiel

« Dans Station Symbiose, chaque alien a sa place, son rôle, marche sur son trottoir et traite les humains de djeket. Car c’est bien connu, ces derniers ne sont bons qu’à traiter les eaux usées ou sagement s’occuper des bébés jiihs.
Mais parmi eux, Myrina fuit cet absurde destin. Organisant secrètement des concerts olfactifs afin de redorer l’image des siens, elle perd pied le jour où sa mère est emprisonnée sans aucune explication. La passivité de son père la poussant à enquêter, son chemin va croiser celui d’un bien étrange alien… qui vient ajouter une voix à son esprit déjà bien occupé. »

🤩 Mon avis

🪠 La jeune Myrina n’est pas contente, car les humains, cette espèce stupide qui a réussi à flinguer sa planète1, est cantonnée à faire nounou pour aliens boules de poils et à s’occuper de l’entretien des égouts de la station Symbiose, dernier refuge de l’Humanité. Certes, elle parvient à s’offrir une parenthèse, un sursis2 grâce à ses concerts olfactifs clandestins, mais c’est sans compter sur un problème manifeste du droit du travail3 : Sa mère se voit emprisonnée sans raison4. Qu’à cela ne tienne, elle va mener l’enquête, avec l’aide d’autres espèces extraterrestres, dont une amie psychiquement envahissante…

🤩 Ça fait toujours plaisir, de la science-fiction « jeunesse » de qualité : de quoi montrer à nos jeunes têtes blondes5 tout l’éventail de possibilité qu’offrent ces mondes imaginaires. Je lis peu de jeunesse, mais après l’excellent « Entrer dans le monde » de Claire Duvivier, voilà un deuxième titre que je recommanderai largement.

👽 Déjà par son « bestiaire » fort sympathique accompagné de son glossaire illustré. Et ça n’est pas de trop, tant Noémie Lemos s’amuse à créer des espèces pas tellement anthropomorphes ! Les plus adultes d’entre nous déploreront peut-être la vision simple de l’espèce qui détermine le comportement, mais rassurez-vous, la nuance est apportée dans l’histoire.

🍃 Petit plus qui ajoute un enjeu dans la vie déjà bien chamboulée de Myrina, les fameux concerts olfactifs6, qui montrent encore une fois que les perceptions de chacun dépendent de sa culture et de sa sensibilité. Arôme de cerise sur le gâteau, L’autrice s’amuse ici avec ses connaissances d’ingénieure en agronomie en imaginant des cocktails olfactifs rigolos.

🕵️‍♀️ Et puis cette enquête, qui n’est pas facile pour Myrina, et qui lui demande un engagement émotionnel fort : j’ai été étonné, d’ailleurs, car même si les obstacles sont levés les uns après les autres, ce n’est jamais sans difficulté ni dépassement de soi7: C’est par ce biais qu’elle grandira petit à petit, et qu’elle pourra peut-être améliorer la situation de toustes. Et pour les lecteurices que nous sommes, que son personnage suscitera un bel attachement. Sans oublier8 un aspect autobiographique que nous raconte l’autrice, dans les traditionnels remerciements. Il n’y a pas à dire, mettre une part de soi, ça ajoute toujours quelque chose…

🤩 En conclusion, c’est un bouquin jeunesse original, donc, très bien réalisé et illustré, touchant, pas neu-neu pour un sou, et qui introduit parfaitement les possibilités offertes par la science-fiction. Et puis, pour les plus grands, un roman sympathique et détente, non dénué d’aventures et d’émotions. Bien joué, Noémie, et bien joué Critic 😉

Lu dans le cadre du défi des mordu.e.s, et me permettant de valider la catégorie #H5G5 un livre qui joue avec le langage (communication interespèce, langue différente, inclusivité, etc.) pour les problématiques de communication que rencontre Myrina.

🗒️ Notes de bas de page

  1. Mais pas le capitalisme. ↩︎
  2. Elle y va seule et sans personne, en oubliant les heures. Du coup, elle se fait engueuler. ↩︎
  3. De quoi déposer plainte aux prud’extraterrestres. ↩︎
  4. En même temps, quand on bosse dans les égouts plus qu’ailleurs, shit happens. ↩︎
  5. Ou rousses, ou brunes, ou chauves. Pas de discrimination capillaire juvénile. ↩︎
  6. Romain, si tu passes par là : non, pas ces concerts olfactifs là, tu veux. ↩︎
  7. Une leçon de vie, digne d’un post linkedin. ↩︎
  8. Je dis ça parce qu’en fait, j’avais oublié. ↩︎

2 commentaires

  1. Même vif plaisir face à cette lecture inattendue. J’ai toujours de gros a priori sur les lectures jeunesses mais ici ils sont complètement battus en brèche ! C’était drôle, fin, profond. J’ai vraiment adoré. Je note le Duvivier dont tu parles du coup 😉

    • Ah oui, j’avais beaucoup aimé également, avec un ptit sense of wonder pas piqué des cannetons. Sinon j’ai aussi un avis qui traîne à écrire sur Se Méfier de l’Eau qui Dort, de Julia Richard, plutôt orienté fantastique dirais-je. Et très très bien 🙂

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